Cette fois-ci ce sont Jean-François Pouliot et François Brisson qui copilotent ce « remake », qui reste somme toute assez fidèle au film original en lui insufflant toutefois une touche plus moderne.
On retrouve donc Luc, Sophie, Pierre et sa chienne Cléo et toute la compagnie (incluant Ti-Guy La Lune et son cousin Daniel Blanchette de Victoriaville) qui se disputent le temps des vacances d’hiver le fort conçu par François les lunettes. Entre embuscades et espionnage, baiser volé et boules de neige, toute la bande entre en guerre, et seulement une équipe pourra remporter la victoire.
Le scénario de Paul Risacher met davantage l’accent sur l’action (les scènes d’intérieur ont presque toutes été coupées) et reprend tous les grands moments qui ont marqué une génération d’enfants. Le personnage de Luc, moins fougueux et plus rêveur, tente ici de se remettre du décès de son père, notamment lors de touchantes scènes poétiques et oniriques.
Il faut dire que le défi d’adapter ce classique du cinéma québécois, qui célèbre ses 31 ans d’existence, était ambitieux. Le duo de réalisateurs y parvient grâce à une mise en scène simple, mais assurée et la bonne idée d’en faire un film d’animation, et de surcroît en 3D. On est loin des standards de Disney/Pixar, mais la facture coquette et raffinée tient la route visuellement. La panoplie de voix-vedettes (Mariloup Wolfe, Sophie Cadieux, Hélène Bourgeois-Leclerc, André Sauvé pour ne nommer que celles-là) demeure de façon générale bien interprétée. On sent d’ailleurs le plaisir et l’amusement dans la voix des comédiens.
Un mot pour terminer sur la bande originale composée par Jorane et Éloi Painchaud, qui renforce le charme du long-métrage avec des pièces folk chantées entre autres par Marie-Mai, Marie-Pierre Arthur et Louis-Jean Cormier, et la très jolie « L’hymne » avec Fred Pellerin et Céline Dion.
La Guerre des tuques 3D est un « remake » agréablement divertissant et chaleureux, qui a pris juste assez de libertés pour être à la fois un hommage contemporain à son prédécesseur et une oeuvre à part entière.