8 avril 2021 - 13:33
Haltérophilie
Tali Darsigny renoue avec la compétition et son rêve olympique
Par: Maxime Prévost Durand
Après des mois d’incertitude et d’entraînement à la maison, l’haltérophile Tali Darsigny reprendra finalement là où elle avait laissé dans son processus de qualification olympique en participant au championnat panaméricain la semaine prochaine. Photo Michèle Grenier

Après des mois d’incertitude et d’entraînement à la maison, l’haltérophile Tali Darsigny reprendra finalement là où elle avait laissé dans son processus de qualification olympique en participant au championnat panaméricain la semaine prochaine. Photo Michèle Grenier

Après plus d’un an sans disputer la moindre compétition, l’haltérophile Tali Darsigny reprendra du service dans une semaine. Elle conclura son processus de qualification olympique en participant au championnat panaméricain, disputé en République dominicaine du 18 au 25 avril.

Déjà bien positionnée afin de représenter le Canada aux Jeux de Tokyo cet été, l’athlète de Saint-Simon tentera de confirmer sa place lors de cette épreuve continentale. Sa partenaire d’entraînement, Rachel Leblanc-Bazinet, sera aussi du voyage même si sa qualification olympique est pratiquement assurée.

« Ça fait depuis janvier [2020] que je n’ai pas fait de compétition. C’est quand même stressant vu que ça fait longtemps, a reconnu Tali, dans un entretien téléphonique avec LE COURRIER à quelques jours de son départ. Ça va être spécial de revivre l’atmosphère d’une compétition et de me retrouver sur un plateau de compétition. »

L’haltérophile devait participer à ce rendez-vous aux mêmes dates l’an dernier, mais la pandémie avait forcé son report. Il en a été de même pour les Jeux olympiques, qui doivent finalement être tenus cet été.

En plus du stress de renouer avec la compétition, Tali devra traverser un processus rigoureux afin de répondre aux directives sanitaires. Les athlètes seront testés à plusieurs reprises pour la COVID-19 et ils devront se soumettre à une quarantaine obligatoire de trois jours à l’hôtel, suivie de dix jours à la maison, à leur retour au pays. Puisqu’il s’agit d’une compétition de qualification olympique, le Comité olympique canadien s’est engagé à rembourser les frais liés à cette dernière étape afin d’enlever un poids financier aux athlètes.

Même si la COVID-19 reprend de sa force un peu partout dans le monde, la Simonaise a bon espoir qu’il n’y aura pas de changement de dernière minute et que le championnat panaméricain pourra bel et bien avoir lieu.

Entraînement ininterrompu

Malgré la pandémie, Tali a toujours pu continuer à s’entraîner, que ce soit à la maison, où un plateau d’entraînement a été aménagé dans le garage de ses parents, ou au local du club La Machine Rouge lorsqu’il a été permis aux athlètes élites d’y retourner.

« J’ai été chanceuse comparativement à plein de monde qui n’a pas pu s’entraîner à cause de la pandémie. Je ne pense pas que ma forme physique a diminué, au contraire, je pense que ma force a augmenté », affirme-t-elle.

L’athlète de 23 ans anticipe même être en mesure de reprendre là où elle avait laissé et de lever ses meilleures barres au championnat panaméricain, mais ce n’est qu’une fois sur le plateau de compétition qu’elle en aura la confirmation.

« Ça fait tellement longtemps qu’on dirait que je ne sais plus ce que je vaux en compétition. Quand tu fais des compétitions tous les deux mois, tu sais c’est quoi ta forme. Après un an, oui je sais que je suis bonne à l’entraînement, mais c’est de savoir combien je suis capable de faire en compétition. »

La pause forcée lui aura été bénéfique pour soigner des blessures qu’elle traînait et prendre un peu de repos, après deux années dictées par le rythme effréné des qualifications olympiques. Sans objectif lié à des compétitions, elle reconnaît toutefois que les derniers mois ont été ponctués par une fluctuation du niveau de sa motivation.

Néanmoins, son épaulé-jeté va particulièrement bien à l’entraînement alors qu’elle a soulevé quelques fois 115 kg dans les dernières semaines. Son meilleur résultat en compétition pour ce mouvement est de 112 kg. À l’arraché, un mouvement qui requiert plus de technique, elle estime en avoir « un peu perdu », mais se montre tout de même confiante de bien faire.

Si elle sait à quoi s’attendre de sa part, elle ne peut en dire autant de ses rivales à l’approche du championnat panaméricain. « On ne sait pas ce que les autres athlètes vont être capables de faire [en compétition]. La pandémie a été différente partout dans le monde. Les gyms ont été fermés à certains endroits, d’autres pas. Est-ce qu’il y a des athlètes qui ont été malades? On ne le sait pas », note Tali, en évoquant également l’aspect du dopage, plus difficile à surveiller sans la tenue de compétitions.

Même si le rendez-vous est grand après une aussi longue pause, la Simonaise tente de rester calme en se concentrant sur ce qu’elle peut contrôler. « J’essaie de prendre ça relax. Le gros de la job est fait [dans le processus de qualification]. Rendu là, je peux juste améliorer ce que j’ai déjà fait. Je vais donner le meilleur que je peux et on verra ce que ça donne ensuite », laisse-t-elle tomber.

Par ailleurs, en raison des bouleversements occasionnés par la pandémie, la fédération internationale d’haltérophilie aurait proposé un processus de qualification révisé au Comité international olympique. Tous les détails à ce sujet ne sont pas encore connus, mais Tali estime que les nouvelles modalités pourraient l’avantager dans sa quête olympique, selon les premières informations qui ont circulé.

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