17 juin 2021 - 07:00
Tire Le Coyote, le temps d’une parenthèse
Par: Maxime Prévost Durand
Après une année sans spectacles, Tire Le Coyote remontera sur scène le temps d’une courte tournée estivale qu’il entamera à Saint-Hyacinthe le 25 juin. Photo gracieuseté

Après une année sans spectacles, Tire Le Coyote remontera sur scène le temps d’une courte tournée estivale qu’il entamera à Saint-Hyacinthe le 25 juin. Photo gracieuseté

Même s’il entrera en studio dans les prochains jours pour entamer l’enregistrement d’un nouvel album de chansons originales, un premier en quatre ans, Tire Le Coyote avait envie de retrouver la scène après plus d’un an sans spectacles. Il donnera le coup d’envoi d’une courte tournée estivale à Saint-Hyacinthe, au Centre des arts Juliette-Lassonde, le 25 juin.

En plus de revisiter ses derniers albums, l’auteur-compositeur-interprète profitera de cette série de spectacles pour jouer les chansons qui se retrouvent sur le mini-album Le temps des autres, lancé il y a quelques semaines. Sur ce EP, il reprend de grandes chansons québécoises, de Claude Léveillé, Clémence Desrochers et Richard Desjardins notamment, en compagnie du pianiste Jeannot Bournival. Ce dernier se joindra d’ailleurs à Tire Le Coyote sur scène pour un segment consacré à ces pièces.

« Je ne voulais pas que ce soit la continué de la tournée que j’avais déjà terminée [pour l’album Désherbage], donc je vois ces spectacles comme une parenthèse, indique Benoit Pinette, l’homme qui se cache derrière le nom d’artiste, en entrevue téléphonique avec LE COURRIER. C’est juste l’envie, autant pour les musiciens que pour le public, de se sortir de toute cette dernière année et demie. Je pense que c’est juste par grande joie que j’ai voulu faire ces shows-là, pour souligner la fin de tout ça. »

Après près de trois ans de tournée pour son album Désherbage, qui a connu un énorme succès, Tire Le Coyote avait déjà prévu prendre une pause en 2020, n’eut été la pandémie.

« J’avais besoin de prendre un pas de recul face à ce métier-là et face à mon désir d’écrire des chansons en me prêtant au jeu d’autres médiums comme la poésie et la musique de documentaire, confie-t-il. Ça m’a vraiment permis de m’épanouir ailleurs et de finalement m’ennuyer d’écrire des chansons. C’est un grand soulagement honnêtement parce que je ne sais pas ce que j’aurais fait d’autre. (rires) »

La dernière année a donc amené Benoit Pinette à travailler sur de nouveaux projets qui lui trottaient en tête depuis un moment. Outre le EP mentionné plus haut, il a notamment dévoilé un premier recueil de poésie, La mémoire est une corde de bois d’allumage, qui s’est hissé au sommet des palmarès à sa sortie.

« J’allais le sortir en catimini en me disant qu’une couple de personnes s’y intéresseraient, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant d’engouement, même médiatiquement parlant. Il y avait cette curiosité du chanteur qui sort un recueil de poésie. »

Il est bien conscient que la notoriété acquise par le succès populaire de son dernier album a aidé à alimenter cette curiosité, même si son intention première était purement artistique et non commerciale. « À côté d’un autre auteur qui lance son premier recueil de poésie, je pars avec une longueur d’avance au niveau des ventes, sans même parler de la qualité du travail, reconnaît-il. Mais [même sans cette notoriété], je me le serais permis quand même, dans un autre contexte. […] Les artistes que j’aime ont souvent une indépendance d’esprit. Il y a cette espèce de respect de soi-même. [Avec le succès], tu deviens justement poussé par la reconnaissance et le désir d’aller chercher plus, mais ça ne mène à rien. Il faut revenir à l’origine de ce pour quoi tu fais ça dans la vie. »

C’est dans ce même état d’esprit qu’il aborde son nouvel album. « J’avais besoin de revenir à la base de tout, quand tu crées et que personne n’attend tes chansons. Tu le fais par passion, par désir de t’épanouir et de t’exprimer. J’avais besoin de mettre de côté tout l’aspect carriériste parce que, finalement, tu te rends compte que tu prends des décisions par désir de visibilité sinon. Tu te sens chanceux, mais d’un autre côté, tu te dis “oui, mais là, je suis en train d’oublier l’élan premier qui est juste d’avoir du plaisir à écrire des chansons”. »

Avec un peu de chance, les spectateurs présents au Centre des arts Juliette-Lassonde pourraient être parmi les premiers à entendre des extraits de cet album à venir. « Comme je commence à enregistrer mon prochain album à la fin juin, ça se pourrait, dit-il en pesant ses mots, que je réussisse à insérer une ou deux chansons nouvelles à travers le spectacle, que ça serve aussi un peu de laboratoire. »

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