Quasi unique, car on ne sait pas trop dans quelle catégorie le classer. Le grand utilitaire mise sur son passé de baroudeur tout autant que sur ses capacités hors route. Quant à son confort sur la route cependant, il est définitivement plus aléatoire.
Le Toyota 4Runner n’a pas vraiment évolué depuis plusieurs années. Il est le frère athlétique de la famille. Mais athlétique au sens aventurier du terme et non au sens sportif. Car il faut bien l’avouer, sa conduite est celle d’un camion et n’a rien à voir avec celle d’une voiture.
Une structure solide
Le Toyota 4Runner, surtout dans sa version TRD Pro comme celle de mon essai, a une silhouette définitivement agressive. Ses roues surdimensionnées, son marchepied tubulaire et ses rails de toit dignes d’un safari lui confèrent une stature assez unique.
La réalité cependant, c’est que tout le véhicule colle à cette stature. La structure même du 4Runner est destinée à des capacités exceptionnellement radicales. Il faut dire qu’il conserve les attributs d’un vrai explorateur. Oubliez les constructions monocoques. Le 4Runner est doté d’un châssis échelle d’une grande rigidité.
Ajoutez à cela un rouage 4 roues motrices à gammes haute et basse, et toute une flopée de systèmes d’aide à la conduite destinés à maîtriser les éléments les plus radicaux, et vous aurez une idée de ce à quoi peut s’attaquer le 4Runner.
Un exemple? Il est équipé d’un système d’aide à la descente. En gros, il suffit de lui indiquer à quelle vitesse vous voulez descendre une pente abrupte, et le véhicule contrôlera de lui-même le tout. Pour l’avoir testé dans une pente tellement serrée que seule ma ceinture me retenait de me fracasser sur le volant, et d’avoir pu laisser le 4Runner totalement prendre le contrôle de la descente, je peux confirmer que le système est efficace.
Et ce n’est là qu’un seul des éléments qui lui permettent de franchir les obstacles les plus ardus. La version TRD Pro dispose aussi de plaques de protection sous le châssis, de pneus agressifs pour toutes les conditions et d’un look d’enfer. En gros, elle est l’ultime version qui vous mènera aussi loin que bon vous semble.
Une conduite moins raffinée
Le Toyota 4Runner n’est pas exactement un nouveau venu. Si j’ai bonne mémoire, c’est en 2010 que la dernière refonte radicale du modèle a été effectuée. Un âge vénérable pour un véhicule quand même pleinement en forme.
L’habitacle, sans être rudimentaire, n’offre pas tout à fait le confort et le modernisme des autres produits Toyota. On mise davantage sur des molettes imposantes et sur des boutons rassurants, que sur des écrans tactiles de dernière génération ou sur des matériaux sophistiqués. En fait, on se sent, dans le 4Runner, dans un monde familier et rassurant. Rassurant, bien sûr, seulement si on souhaite se lancer dans une grande aventure.
Car les dimensions du véhicule elles-mêmes sont un frein à sa participation urbaine. Ses suspensions, conçues pour absorber les chocs les plus imposants sur un chemin boueux, sont moins adaptées à la douceur relative du tarmac urbain, surtout quand les pneus misent sur des semelles radicales pour le hors route.
La direction est imprécise, mais idéale en sentier. Le moindre rebond fait sourire sur des routes de gravier, mais fait un peu grincer des dents en ville. Et la consommation d’essence du moteur V6 4,0 litres de 270 chevaux, qui s’est élevée quand même à plus de 14 litres aux 100 kilomètres, ne rend pas agréable l’expérience d’un passage à la pompe.
Le Toyota 4Runner a sa raison d’être. Sa capacité de remorquage de 5000 livres, jumelée à ses énormes qualités de hors-route, le rendent indispensable pour les vrais aventuriers. Les urbains devraient plutôt se tourner vers le Highlander, nettement moins agressif, mais ô combien plus confortable.
Un bon mot quand même pour l’audace de Toyota de continuer d’offrir ce véhicule. Dans une couleur verte néon appelée Adrénalime de surcroît. Il a de quoi se faire aimer, ce 4Runner. Mais il n’est certes pas destiné à tous les usages.