7 septembre 2023 - 07:00
Toyota BZ4X 2023 : départ hésitant
Par: Marc Bouchard
Photo Marc Bouchard

Photo Marc Bouchard

Ce n’est un secret pour personne : Toyota ne s’est pas lancé tout de suite, et avec enthousiasme, dans le monde des voitures électriques. Le constructeur japonais a plutôt longuement hésité, misant surtout sur son expertise en matière d’hybridation, et propulsant toujours sa Mirai à l’hydrogène. Ce qui, de prime abord, n’est pas une mauvaise décision, même si cette stratégie s’est avérée insuffisante pour répondre aux exigences grandissantes en matière d’électrification.

Toyota a donc plié et a lancé, l’année dernière, le BZ4X, un jumeau du Subaru Solterra qui a d’abord vu le jour au printemps 2022… avant de faire une pause de quelques mois en raison d’un souci technique à l’assemblage. Puis, tout a finalement été réglé, et la BZ4X a retrouvé le chemin des salles de montre.

Voici enfin le premier véhicule tout électrique de Toyota, un véhicule qui tarde quand même à prendre sa place.

Réglons tout de suite la question du nom. Les mauvaises langues y voient une référence à quelques extraterrestres (les gens de mon âge penseront à Bibi par exemple), mais en réalité, l’appellation a un certain sens. Ainsi, le BZ tient pour Beyond Zero (sous zéro), en référence aux émissions polluantes. Le 4 se marie à celui du RAV-4, c’est-à-dire qu’il définit la taille moyenne du véhicule. On peut donc croire qu’une version 5 serait plus grande, mais rien de tel n’existe pour le moment.

Enfin, le X, comme sur tous les véhicules, vient pour « Crossover » ou multisegment, un nom un peu fourre-tout pour le titre de véhicule utilitaire sport aux capacités réduites.

Un physique unique

La silhouette même du BZ4X a aussi des allures de soucoupe volante. Ce qui, dans mon esprit, est loin d’être négatif, car outre quelques défauts élémentaires, j’aime bien le style moderne et contemporain. On est bien loin des traditionnels VUS sans âme et sans personnalité. On peut aimer ou pas certaines composantes – les plaques noires autour des roues notamment ne font pas l’unanimité –, mais on ne peut certainement pas reprocher à Toyota son manque d’originalité.

La partie avant est peut-être légèrement massive, et les lignes un peu exubérantes, mais dans l’ensemble, il ne passe pas inaperçu.

Ce même genre d’exubérance se transporte aussi dans l’habitacle avec, cette fois, des conséquences un peu moins agréables. Il est vrai que l’écran de 12,3 pouces logé au centre de la console centrale est imposant et remarquablement intuitif, grâce à un système multimédia largement modernisé chez Toyota.

Les choses se gâtent un peu lorsqu’on regarde le tableau de bord devant le conducteur. Pour des raisons de sécurité, Toyota a décidé que les jauges placées normalement détournaient le regard du conducteur trop longtemps. Et pas question d’installer un affichage tête haute, dont le coût aurait probablement été trop élevé.

En gros, on a placé les cadrans directement à la base du pare-brise, dans un angle qui ne nécessite qu’un léger mouvement des yeux pour être consultés. Dans mon cas cependant, le mouvement est plus important puisque les cadrans sont placés directement derrière le volant. Impossible de voir l’autonomie restante et autre information de conduite sans me tortiller sur mon banc, ce qui n’est ni pratique ni sécuritaire.

Autonomie et recharge

Ma version d’essai du BZ4X en est une à traction. Elle profite donc d’une autonomie estimée à 406 kilomètres pour une batterie de 77,1 kWh. Jusqu’ici, rien d’anormal, même si les chiffres sont un peu inférieurs à la concurrence. Ils le sont encore plus avec le rouage intégral, dont l’autonomie n’excède pas 367 kilomètres.

C’est au niveau de la recharge que les choses se compliquent. On a tous entendu dire que le BZ4X ne chargeait pas sur les bornes rapides de niveau 3 en hiver lors des grands froids. Toyota dit que ce n’est pas un souci, mais clairement, je n’ai pu le confirmer par moi-même.

Mais la simple recharge estivale est elle-même un peu ralentie. Plus de 11 heures sont nécessaires pour faire le plein sur ma borne à la maison, soit beaucoup plus que certains rivaux. Toyota affirme que cette basse vitesse permet de conserver la batterie intacte avec une durée de vie plus longue. J’en conviens, mais pas certain que ma patience soit à la hauteur des ambitions de Toyota.

Au-delà de cette contrainte de recharge, on peut dire que le BZ4X trouve sa place dans le milieu des utilitaires. Il est vrai que j’ai trouvé que l’habitacle manquait un peu d’insonorisation, le bruit des pneus sous la pluie (une situation trop fréquente cet été) se faisant entendre avec insistance à l’intérieur.

Son prix est raisonnable (en bas de 45 000 $ pour la version de base, sans les frais de transport et préparation), il est admissible à l’aide financière et il offre espace et confort pour tous ses occupants. Un VUS électrique qui offre une belle alternative, mais on aimerait parfois qu’il en offre un peu plus!

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