Le Land Cruiser, pour ceux qui l’ignorent ou qui n’ont pas l’âge de s’en souvenir, c’est le véhicule passe-partout aux lignes athlétiques et musclées qui, depuis ses débuts en 1958, a traversé des milliers d’épreuves. On l’a vu dans les sentiers les plus ardus, a servi de véhicule de support aux militaires et a même été un partenaire important de l’industrie minière.
La version 2024 est évidemment beaucoup plus civilisée. Peut-être un peu trop d’ailleurs, puisque son style, bien qu’intéressant, est adouci et plus contemporain. Le tout est totalement subjectif, mais j’avoue avoir une préférence pour le style plus bête et méchant de l’ancienne génération.
Il existe quand même des éléments plus que réussis. Les versions à deux tons, par exemple, sont un bel exemple de la nostalgie qui entoure le véhicule. Dotées de rails de toit imposants, ces versions ont une personnalité nettement plus affirmée. Petit détail, les phares de la version d’entrée de gamme, baptisée 1958 en référence à l’année originale de création du modèle, sont ronds, tout comme ceux de la First édition. Les autres ont plutôt des blocs optiques carrés, qui dénaturent un peu l’image. Évidemment, encore une fois, c’est une question fort subjective.
Précisons quand même que l’habitacle est, pour sa part, assez réussi. Il ne fait aucun doute, quand on monte à bord, que l’on se retrouve dans un véhicule d’aventure, le décor mariant les écrans de grandes dimensions aux boutons de réglage abondants. C’est bien pensé, facile d’utilisation et de bonne qualité.
Un vrai passe-partout
Sous le capot de cette nouvelle génération de Land Cruiser se retrouve exclusivement une motorisation hybride. Elle jumelle un moteur à essence de 2,4 litres turbo avec une motorisation électrique. La bonne nouvelle, c’est qu’en plus d’offrir une consommation diminuée à environ 9 litres aux 100 kilomètres, cette combinaison propose une surprenante puissance.
Le Land Cruiser dispose donc de 326 chevaux, mais surtout de 465 livres-pied de couple, accessible dès 1700 tours-minute. Oubliez donc le délai dans les accélérations et ajoutez une capacité de remorquage de 6000 livres, car oui, le Land Cruiser peut faire tout cela.
Il peut aussi affronter les sentiers difficiles avec son différentiel central verrouillable sur toutes les versions. Les déclinaisons plus haut de gamme (lire ici toutes sauf la version de base) disposent aussi d’un différentiel arrière verrouillable, d’une barre stabilisatrice que l’on peut déconnecter, d’un mode « crawl control » qui facilite les montées les plus exigeantes et d’un sélecteur Multi-Terrain qui propose encore plus d’options au rouage quatre roues motrices de série.
Disons que sur les sentiers hors route, le Land Cruiser ne s’en est pas laissé imposer et a réussi à affronter des pentes escarpées et radicales, grâce notamment à un angle d’approche de 32 degrés.
Sur la route, l’essai est moins concluant. La direction est imprécise, les sensations de conduite sont un peu lourdes et le freinage est correct, sans plus. En revanche, il faut souligner que l’habitacle est confortable et relativement silencieux, et que le tout agit comme un VUS où la famille se plaira.
Le bât blesse un peu quand on regarde la facture, car en incluant le transport et la préparation, c’est plus de 74 000 $ qu’il faudra débourser pour un Land Cruise 1958 d’entrée de gamme. Les versions First Edition, limitées à 290 au Canada et à 5000 au monde, ont toutefois un prix qui excède les 94 000 $.
Nul doute que le Land Cruiser connaîtra un succès de nostalgie. Sa solidité indéniable (il partage la plateforme de toutes les camionnettes à châssis échelle de la marque), ses capacités hors route sans souci, sa réputation et surtout la probable valeur de revente qu’il conservera devraient aussi lui valoir un certain nombre d’adeptes. Mais il faudra d’abord accepter d’en payer le prix!