Pire encore, les amateurs et mordus de voitures japonaises n’y reconnaissaient pas la légendaire Toyota Supra, disparue de nos écrans radars depuis près de deux décennies. Une voiture qui avait marqué l’imaginaire.
Puis, j’ai eu la chance de prendre le volant de la nouvelle Supra, et mes craintes se sont envolées. Elle n’est pas parfaite, tant s’en faut, mais elle présente quand même une personnalité plus sportive et plus radicale que je n’aurais pu l’espérer. La Toyota Supra de nouvelle génération ne copie pas l’ancienne, mais elle atteint ses objectifs de plaisir de conduite et de sportivité.
Une vraie Toyota
Je sens d’ici le scepticisme des amateurs de moteurs qui n’en reviennent pas de voir, inscrits dans la même phrase, les mots « sportif » et « Toyota ». Et pourtant, il faut se rendre à l’évidence, Toyota a gagné son pari… non sans recevoir l’aide du constructeur allemand BMW cependant, dont la sportive cabriolet Z4 partage une bonne partie des composantes.
Concrètement, sous le capot se retrouve le moteur 3,0 litres 6 cylindres en ligne du constructeur allemand. Le tout est jumelé, tant chez BMW que chez Toyota, à une boîte automatique 8 vitesses (ici, grincement de dents des puristes qui auraient bien aimé une boîte manuelle). N’ayez cependant pas de regrets, la transmission agit avec rapidité et efficacité, et l’usage des palettes derrière le volant permet de reprendre, du moins en partie, le contrôle de la boîte.
Tout le reste cependant, notamment les suspensions et la direction, a été, selon les dires des représentants de Toyota, peaufiné par le constructeur japonais pour donner à la sportive voiture une personnalité qui lui est propre.
Sur la route et la piste
Mon expérience au volant de la Toyota Supra a couvert deux aspects, bien différents. Le début de la randonnée, effectué sur les routes sinueuses des Laurentides, m’a permis d’explorer le confort et la précision de la conduite de la voiture.
Confort, car les sièges sont enveloppants et offrent un véritable soutien dans toutes les parties du corps. Précision, car la direction s’est montrée tellement communicative et précise qu’elle nous incitait à prendre les virages avec enthousiasme (et non avec vitesse, faut-il le préciser), sans jamais manifester la moindre hésitation.
En mode confort, la voiture s’est avérée plus silencieuse que prévu, et a permis à mon collègue et à moi d’entretenir une intéressante conversation tout en profitant du paysage.
Puis, nous sommes arrivés à la piste de Mont-Tremblant… et la voiture a changé de visage. En fait, non pas de visage, mais plutôt de personnalité. Placée en mode sport, elle a fait entendre une sonorité plus insistante, légèrement encouragée par une amplification électronique. Les suspensions ont pris une nouvelle raideur, la direction est devenue (si c’est possible) encore plus précise et, même moi, j’ai eu l’air d’un pilote chevronné sur la piste.
La mission : tenter de suivre le pilote de Nascar canadien Jean-François Dumoulin sur la très technique piste de Mont-Tremblant. Mon premier tour, hésitant, n’a pas permis de mettre la Supra en valeur. Elle s’est montrée sautillante en virage et exigeante en direction.
Puis, notre instructeur a augmenté le rythme, me forçant à faire de même. Cette fois, la Toyota Supra a démontré toute sa rigidité, sa capacité à transférer le poids et sa capacité à s’accrocher à la route. Je dois admettre que, même moi, je me suis impressionné par mes capacités à prendre les virages avec aisance… et pas mal de rapidité. Les puristes voudront savoir que nous avons atteint la vitesse de 208 km/h en bout de ligne droite, mais qu’un excellent pilote aurait sans doute fait mieux!
En résumé
La Toyota Supra a du style, propose un intérieur à l’ergonomie recherchée (incluant Apple Car Play sans fil, mais pas Android Auto) et des commandes faciles à prendre en main. Elle est confortable, même si l’accès à bord est rendu difficile par un toit abaissé et un seuil de porte élargi, et elle démontre surtout sa capacité à s’agripper à la route avec aisance.
Ce n’est pas l’ancienne Supra, un peu brutale et radicale. Mais la nouvelle Toyota Supra remplit toutes ses promesses… et elle ajoute même d’autres qualités que l’on n’attendait pas. Si vous en voulez une, faites vite cependant, puisque seulement 300 unités seront disponibles au Canada au cours des prochains mois.