De ce point de vue, j’ai été gâté. Après tout, ma semaine d’essai au volant de la sportive japonaise, munie de bons pneus d’hiver, je le confirme, s’est déroulée sous la neige, dans la gadoue, sous la pluie, dans le froid pour se terminer sur une chaussée sèche à 7 degrés Celcius. Difficile d’avoir une plus grande variété.
Malgré tous ces obstacles, malgré les conditions exigeantes et malgré le fait que la garde au sol de la voiture ne soit pas exceptionnellement élevée, la Toyota Supra a étonné. Elle est demeurée assurée et stable, affichant un dynamisme de conduite surprenant même sur les chaussées les plus exigeantes. Même si sa tenue actuelle ne fait pas l’unanimité, les puristes de la marque regrettant l’ancienne génération qui date de plus de deux décennies.
L’allure d’une Batmobile
Ma Toyota Supra d’essai était noire. Entièrement noire. Sa silhouette aux arêtes aérodynamiques exagérées et sa ligne de toit fortement recourbée lui donnaient une allure incroyablement racée. Mais aussi, comme l’ont souligné quelques connaissances qui m’ont vu au volant du bolide, une allure proche de celle de la Batmobile.
Il faut dire que Toyota n’a pas fait dans la délicatesse pour sa nouvelle Supra. Le capot s’allonge vers l’avant de façon marquée, la partie arrière se termine brusquement et, entre les deux, les lignes de carrosserie s’entrecroisent joliment pour donner un air moderne et aérodynamique à l’ensemble.
L’habitacle est aussi bien pensé. Les sièges sont enveloppants (parfois presque trop), mais on peut aisément trouver la position de conduite idéale grâce aux multiples positionnements possibles. Ajoutez à cela un volant qui se prend en main avec confort et solidité, et un système multimédia fonctionnel et relativement simple, et vous aurez une bonne idée de l’ambiance.
En revanche, ne cherchez pas la lumière à l’intérieur. Le toit, formé de deux bulles, s’abaisse de chaque côté au-dessus des portes. Le résultat est un cockpit sombre, d’autant que le mien était totalement noir. Et, vous l’aurez compris, le toit abaissé sur les côtés donne une entrée dans l’habitacle, disons-le, moins gracieuse qu’on ne pourrait le souhaiter. Il faut littéralement se plier en deux, de reculons, pour baisser la tête suffisamment. Vous imaginez facilement le spectacle.
Conduite presque parfaite
La conduite, en revanche, est exceptionnellement directe. La trajectoire se trouve aisément, la voiture se place à volonté, et la direction est assez précise pour enfiler les virages avec aisance.
Quant à la puissance, le moteur 6 cylindres en ligne turbocompressé, développé par BMW pour l’occasion, transmet sa force aux roues arrière avec une maîtrise étonnante. La boîte de vitesse automatique (non, pas de manuelle, désolé) réagit avec rapidité et vigueur et permet d’enfiler les rapports avec précision.
J’ai pu tester la voiture aussi dans la neige, gracieuseté de précipitations un peu plus abondantes, et j’ai été surpris de la retenue qu’il est possible d’avoir même en conduite plus appuyée. J’ai sincèrement été étonné!
Il est vrai que le centre de gravité très bas permet un contrôle sans reproche. Et que les suspensions, en mode normal, permettent de bien assouplir les hasards de la route. Petit conseil : réservez le mode sport aux conditions parfaites puisqu’il raffermit le comportement de la voiture, ce qui n’est pas toujours une bonne chose sur des routes accidentées.
En résumé
La visibilité est loin d’être parfaite. L’accès à bord relève du défi, et l’absence de boîte manuelle fait rugir tous les amateurs. Malgré tout, la Toyota Supra a du style, un comportement heureux et souple, et une direction à faire pâlir d’envie bien des sportives.
Évidemment, la neige n’est pas exactement son terrain de jeu préféré. Malgré tout, elle est assez polyvalente pour s’en tirer avec les honneurs. Imaginez ce qu’elle peut faire en été!
Petite note : une version 4 cylindres est aussi disponible. Moins puissante, elle n’offre pas plus de boîte manuelle. Désolé!