Fin janvier, quand j’ai vu les manifestations des agriculteurs français, je me suis dit qu’on allait bientôt vivre la même chose ici. Nous y voilà.
Remarquez, le Québec n’attendait pas les cousins pour bouger. En décembre, notre monde agricole manifestait déjà en tracteurs dans la Capitale nationale pour rappeler aux élus de faire quelque chose et comme rien n’a été fait depuis, ben… on a reparti les tracteurs.
Ils ont pris la route des champs vers les villes du Saguenay, du Bas-Saint- Laurent et dernièrement de la Montérégie quand plus de 220 engins agricoles ont surgi dans les rues de Saint-Jean-sur-Richelieu. Ça surprend quand t’arrives au coin de la rue dans ta p’tite Kia.
Mais pas autant que d’apprendre qu’on consacre moins de 1 % du budget de l’État au secteur agricole, et ce, tant au fédéral qu’au provincial. Ça peut ben mal aller. C’est rendu que si quelqu’un dit : « Je suis agriculteur », il va se faire automatiquement demander : « Pis c’est quoi ton autre job pour arriver? » Comme le disait la revue satirique Croc, c’est pas parce qu’on rit que c’est drôle. Les agriculteurs s’endettent pour faire un produit avec lequel les épiciers font des profits records.
Le monde agricole est en crise et le pire, c’est que le gouvernement vient à peine de le reconnaître parce que lorsqu’un gouvernement reconnaît quelque chose, c’est qu’on est déjà bien enfoncé dedans. Une autre manif est prévue à Saint-Hyacinthe vendredi. Vous leur ferez un petit coucou. Il faut les supporter parce que, manifestement, nos gouvernements ne le font pas assez. Un coup de klaxon, s’informer sur leurs conditions, participer aux manifestations ou même voter dans votre panier d’épicerie si vous le pouvez, soyez de tout cœur avec vos agriculteurs.