4 mai 2023 - 07:00
Travailler au salaire minimum
Par: Le Courrier
Soulignée annuellement le 1er mai, la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs témoigne des luttes ouvrières portées dans le monde par les mouvements syndicaux et la gauche politique. Implantée au Canada depuis le début du 20e siècle, elle ne jouit pas pour autant d’un statut légal, contrairement à la fête du Travail célébrée le premier lundi de septembre.

Le gouvernement du Québec a choisi cette journée pour ajuster le salaire minimum au Québec. Cette année, le salaire minimum passe de 14,25 $ à 15,25 $ l’heure, soit une augmentation de 7 %. En pourcentage, cette majoration peut paraître généreuse, mais dans les faits, qui peut boucler son budget en étant payé au salaire minimum?

Selon une récente étude de l’IRIS (Institut de recherche et d’informations socioéconomiques du Québec), travailler au salaire minimum assure un revenu disponible d’environ 25 590 $ par an après impôts.

Dans cette même étude, l’IRIS affirme qu’il faut un revenu minimum de 32 252 $ pour avoir un revenu viable (à Montréal).

Un revenu viable va plus loin que la traditionnelle mesure du panier de consommation (MPC), mesure officielle de la pauvreté au Canada.

C’est dans ce contexte que les syndicats et les groupes communautaires revendiquent un salaire minimum à 18 $ l’heure afin d’assurer une qualité de vie minimale aux travailleurs et travailleuses qui touchent le salaire minimum.

Rappelons que la baisse d’impôt qui sera en vigueur le 1er juillet 2023 favorisera les travailleurs qui ont des revenus supérieurs. En effet, plus votre salaire est élevé, plus votre baisse d’impôt sera importante. Un travailleur touchant un salaire de 100 000 $ aura droit à une baisse d’impôt de 814 $ annuellement, tandis que le travailleur au salaire minimum n’aura droit qu’à 10 $ annuellement.

En conclusion, la fête des Travailleurs souligne les luttes ouvrières passées, mais force est de constater que la lutte doit se poursuivre pour soutenir les travailleurs au Québec.

Michel Gauvin, coordonnateur au Collectif d’action populaire Richelieu-Yamaska

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