13 octobre 2016 - 00:00
La Fille du train 
Trois femmes aux destinées liées 
Par: Sarah Daoust Braun
Universal Pictures

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Le destin écorché de trois femmes se confond et se mêle dans La Fille du train, l’adaptation du roman de la Britannique Paula Hawkins sorti en 2015. Le thriller psychologique réussit à captiver par son intéressant examen de la psyché féminine, doublé d’une intrigue policière somme toute classique, mais efficace. 


Rachel Watson (Emily Blunt) est devenue alcoolique et dépressive depuis son divorce de Tom (Justin Theroux) il y a quelques années. Celui-ci s’est remarié avec sa maîtresse Anna (Rebecca Ferguson) avec qui il a eu une fille. Pour tromper l’ennui et cacher sa perte d’emploi, Rachel passe ses journées à faire l’aller-retour en train entre sa banlieue de l’État de New York et Manhattan. De sa fenêtre, elle observe toujours son ancienne demeure, où vivent Tom et Anna, et une maison voisine où réside un couple qui incarne selon elle l’amour parfait.

Un jour, Rachel aperçoit la femme du couple, Megan, avec un autre homme et se retrouve le lendemain matin, après avoir abusé de l’alcool la veille, le corps ensanglanté et couvert de bleus. Elle apprend au même moment que Megan (Haley Bennett) est portée disparue et se retrouve bien malgré elle mêlée à l’enquête. 

Bien que la réalisation de Tate Taylor (The Help) parvienne à instaurer une ambiance glauque à la Gone Girl (Les apparences) de David Fincher, le novice ne possède certainement pas les talents et la profondeur du maître. Le long-métrage est parsemé de petites maladresses, comme l’abus de ralentis et le montage qui manque de fluidité. 

Tout de même, ce qu’on retient le plus est le fait que le récit explore – et on aurait même souhaité qu’il le fasse davantage – la fragilité et les grandes peines des trois principales protagonistes. Trois femmes aux destinées liées qui souffrent de la perte ou qui la craignent. À cela s’ajoute bien entendu le suspense de la disparition d’une d’entre elles et la volonté de l’élucider. Le tout se suit et se tient relativement bien, surtout dans la première partie. On est tenu en haleine jusqu’au dénouement qui reste malheureusement un peu prévisible. 

Malgré cela, La Fille du train plaît et tire sa force de l’interprétation remarquable des trois actrices qui se glissent avec sensibilité et vulnérabilité dans la peau de leur personnage respectif. Emily Blunt se démarque particulièrement en personnifiant une alcoolique affligée d’une grande tristesse qui tente d’y voir plus clair et de combattre ses nombreux trous de mémoire. Son jeu vaut à lui seul le détour.

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