9 juin 2011 - 00:00
Trois hommes : 150 ans de prêtrise
Par: Le Courrier
Le Chanoine Jean Corbeil et les curés Robert Pelletier et Georges Benoit cumulent à eux trois 150 ans de prêtrise.

Le Chanoine Jean Corbeil et les curés Robert Pelletier et Georges Benoit cumulent à eux trois 150 ans de prêtrise.


Et si le Chanoine Jean Corbeil, supérieur du Séminaire, le prêtre Georges Benoit, curé de la paroisse Sainte-Rosalie, et le prêtre Robert Pelletier, curé de la paroisse Sainte-Madeleine, cumulent 150 ans de prêtrise, leur amitié en compte bien davantage.

Les trois hommes ont partagé les bancs d’école de 1949 à 1957, alors qu’ils complétaient leur cours classique. Puis, ils ont poursuivi leur formation au Grand Séminaire de Saint-Hyacinthe jusqu’en 1961. Leur chemin s’est par la suite séparé.Le jeune Jean Corbeil a notamment poursuivi ses études à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal et fondé le service audiovisuel du Séminaire, avant de faire le saut dans l’administration paroissiale vers la fin des années 70. Jean Corbeil peut aussi être fier d’avoir réalisé son rêve de jeune prêtre en orchestrant un projet que peu de ses collègues ont eu l’occasion de voir prendre vie : celui de construire une église. « J’y pensais, mais évidemment, ce n’est pas tous les jours qu’une église est construite. Lorsque l’église de Saint-Hugues a été ravagée par les flammes à la fin des années 70, j’ai tout de suite voulu m’impliquer et les paroissiens m’ont accueilli comme curé », raconte-t-il.Ces années à Saint-Hugues, où la reconstruction de l’église a soudé la communauté, sont un doux souvenir pour le Chanoine Corbeil, qui a par la suite été procureur diocésain et curé de la paroisse du Précieux-Sang, à Saint-Hyacinthe, avant d’être nommé supérieur du Séminaire l’an dernier.Le jeune Georges Benoit a pour sa part fait ses valises vers Saint-Hilaire après son ordination avant de se retrouver dans la région de Sorel pour y demeurer une vingtaine d’années. Outre son travail dans la paroisse de Saint-Roch-de-Richelieu, il a aussi oeuvré à la Polyvalente de Tracy, où il se souvient encore de tous les projets positifs qui ont été réalisés avec la participation des jeunes. Ces jeunes qu’il ne retrouve plus, aujourd’hui, sur les bancs d’église. « La jeunesse c’est important. Certains de mes meilleurs souvenirs sont justement reliés au dynamisme et à la fougue de ces adolescents. Jeune, on est capable du meilleur comme du pire, mais surtout du meilleur si on a des guides sur notre chemin. » Aujourd’hui, c’est aux églises Sainte-Rosalie et Assomption qu’il rencontre les fidèles, plus vieux ceux-là.Le prêtre Robert Pelletier, natif de Saint-Hugues, a pour sa part consacré sa vie au diocèse de Saint-Hyacinthe et à la région maskoutaine en particulier. Il a transporté ses pénates de Saint-Pie à La Providence, en passant par Saint-Liboire avant de s’enraciner à Sainte-Madeleine, où il est curé depuis plus de vingt ans. « Partout, j’ai été heureux, affirme-t-il. Ce sont toutes ces rencontres avec les gens qui me reviennent en mémoire lorsque je repense aux 50 dernières années. »À travers 50 ans de pratique chacun, les prêtres ne comptent plus les anecdotes qui les lient à certaines familles, dont ils ont baptisé trois générations. Si les souvenirs sont réjouissants, l’évolution de la pratique religieuse au Québec laisse un goût doux amer en rétrospective. « C’est certain qu’à notre ordination, vendre une église, ce n’était même pas envisageable, note en riant le curé Benoit. Personne n’aurait imaginé ça. »Pour le curé Pelletier, c’est le retrait de l’enseignement catholique des écoles qui a fait le plus mal. « Qu’on m’interdise d’entrer dans une école, ça m’a fait quelque chose », admet-il sans détour. J’entends ce qui se dit sur le nouveau cours d’éthique et culture religieuse et je me questionne sur la cohérence de ce qu’on essaie d’y enseigner. »Mince consolation pour les trois amis : les jeunes qui se présentent encore à l’église de leur propre chef sont plus croyants et en quête d’une réelle spiritualité.

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