25 juillet 2024 - 03:00
Viol collectif dans un spa à Saint-Pie
Trois hommes condamnés à trois ans de prison
Par: Adaée Beaulieu
Trois amis qui ont profité d’une soirée bien arrosée dans une résidence privée de Saint-Pie pour agresser sexuellement une jeune femme dans un spa devront répondre de leurs actes. Dans un récent jugement rendu par la juge Louise Leduc, celle-ci a conclu qu’ils devaient être emprisonnés pour trois ans.

Guyllaume Thibault, 31 ans, de Saint- Hyacinthe, Pierre-Luc Gosselin, 32 ans, de Saint-Damase, et Vincent Jodoin Rodier, 33 ans, de Saint-Pie, ont été déclarés coupables cet automne. Depuis plus de sept ans, ils ont tout fait pour étirer les procédures. Ils ont plaidé deux fois l’arrêt des procédures pour délais déraisonnables et ils ont même fait appel de leur verdict de culpabilité. La Cour d’appel a donc statué, ce mois-ci, qu’ils pouvaient être libérés malgré l’annonce de la peine en attendant qu’elle tranche dans leur dossier.

Rappelons que la victime avait été invitée à la fête, qui s’est tenue le 6 novembre 2016, par Guyllaume Thibault, sans savoir qui d’autres y seraient. Finalement, il s’agissait de six hommes qui étaient déjà sous l’effet de l’alcool. Vers 3 h du matin, les trois accusés étaient rentrés dans le spa et avaient invité la victime à se joindre à eux. Elle avait d’abord refusé avant de céder à leurs demandes répétées.

C’est après avoir consenti à des rapprochements avec Guyllaume Thibault que la soirée avait viré au cauchemar pour la victime. Elle avait été retenue fermement et avait commencé à subir des attouchements. On l’avait pincée, mordue et claquée et elle avait senti que ce sont les trois hommes qui agissaient ainsi à son égard. Après avoir demandé qu’on ne lui fasse pas mal et de ne pas avoir de marques, on l’avait relâchée. Par la suite, Thibault lui avait demandé de mettre les trois pénis des hommes dans sa bouche. Elle avait refusé et avait fini par quitter les lieux.

La victime aucunement responsable

Dans son jugement, la juge Leduc a voulu insister sur le fait que la victime n’a pas favorisé son agression en acceptant de se baigner avec les trois hommes et que cette mentalité n’a plus sa place en 2024. « […] la société doit comprendre que les stéréotypes voulant que la victime ait contribué ou risqué par sa présence d’être agressée ne sont plus acceptables », a-t-elle écrit.

« Celle-ci [la victime] ressent encore de la culpabilité alors qu’elle avait tout à fait le droit de se joindre à d’autres humains sans s’attendre à ce qu’on la traite tel un objet mis à la disposition de trois hommes en quête de sexualité méprisante, violente et collective », a-t-elle renchéri.

La juge a ensuite élaboré sur la responsabilité non discutable des trois amis. « Ils étaient trois et tous ont profité de la situation sans s’arrêter. Ils ont continué à s’enivrer tout au long de la soirée alors qu’ils étaient en âge et suffisamment expérimentés pour s’arrêter. Ils ont sollicité la présence de la victime dans le bain à remous. Je répète que la nature des accusations est réprimée dans une société qui se veut juste, mais aussi sûre et paisible. Le message des tribunaux contribue à symboliser cette réprobation sociale. Il y a lieu d’ajouter qu’il est important que la société comprenne que les tribunaux n’endossent pas les stéréotypes. Une femme peut rejoindre des hommes et prendre un bain à remous sans avoir à appréhender d’être agressée sexuellement », a-t-elle écrit.

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