2 septembre 2021 - 07:00
Croissance du nombre d’étudiants
Un agrandissement s’impose au Cégep de Saint-Hyacinthe
Par: Sarah-Eve Charland
Le Cégep de Saint-Hyacinthe n’est plus assez grand pour accueillir tous les étudiants. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le Cégep de Saint-Hyacinthe n’est plus assez grand pour accueillir tous les étudiants. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le Cégep de Saint-Hyacinthe pourrait accueillir jusqu’à 1100 étudiants supplémentaires au sein de ses murs d’ici quatre ans. Peinant déjà à accueillir la clientèle actuelle, l’établissement a demandé au ministère de l’Enseignement supérieur un agrandissement qui pourrait s’élever à 125 M$.

Le collège a déposé la phase 1 d’une demande d’agrandissement, mais travaille déjà à l’élaboration d’une phase 2 en collaboration avec le Ministère, souligne le directeur général, Emmanuel Montini. Le Cégep a embauché la firme d’architectes Chevalier Morales.

À la rentrée scolaire, on y accueillait 4543 élèves. Depuis deux ans, la population étudiante est stable, ce qui correspond aux prévisions qui avaient été faites par le Ministère. L’an prochain, on estime toutefois une hausse du nombre d’étudiants qui se poursuivra au cours des quatre prochaines années. Le Cégep a d’ailleurs reçu en juin un rehaussement de son devis scolaire. Un autre rehaussement est prévu d’ici la fin de la décennie pour atteindre 5315 étudiants. M. Montini estime aussi que le lancement du nouveau programme technique de Sciences informatiques et mathématiques à l’automne 2022 attirera une nouvelle clientèle.

« On a eu des rencontres avec la direction des infrastructures [au Ministère] au mois de juillet. On nous disait qu’on est très haut dans leur liste de priorités. Ils savent qu’il y a un besoin d’infrastructures. Ils nous reconnaissent déjà un déficit d’espace de 50 000 pieds carrés juste sur la base des étudiants actuels, sans les étudiants à venir », affirme M. Montini.

Selon les estimations préliminaires, certaines classes seraient déplacées dans le pavillon M afin de faire de la place dans le pavillon central. Le centre des médias et la cafétéria devront être agrandis.

« On est à un stade où on échange avec le Ministère sur des concepts. Le Ministère nous reconnaît beaucoup de déficits dans ce qu’il appelle les aires communes. À ce stade-ci, on ne discute pas en nombre de classes », ajoute le directeur.

Si le Cégep obtient le financement au cours des prochaines annonces, la construction pourra se réaliser vers 2028-2029. « Ce dont on jase avec le Ministère, c’est d’avoir deux phases, pour qu’il y en ait une plus rapide. Dans un monde idéal, [la phase 1 se réaliserait] vers 2025-2026, mais ça veut quand même dire quatre ou cinq ans de défis d’espace où on va avoir à composer avec toutes sortes de situations. Attendez-vous à voir des roulottes de classes », admet-il.

Une rentrée pandémique

C’est sans surprise que le directeur général souligne que le plus grand défi de la rentrée automnale est la gestion des mesures sanitaires. Une semaine après avoir commencé la session, le Cégep recevait encore de nouvelles directives de la santé publique.

L’année dernière, entre 20 % et 30 % de l’enseignement ordinaire s’est déroulé en présentiel. « Quel bilan tire-t-on? Dans le contexte, passablement positif. On a été capables de dispenser l’année au complet. On a été capables de faire en sorte que les élèves, qui devaient graduer, graduent. On a été capables de le faire parce qu’on a une équipe d’enseignants et d’employés qui a fait un effort plus qu’incroyable. On a eu des gens excessivement collaboratifs de tous les corps de métier. »

Cette fois-ci, il s’agit d’une rentrée à la quasi normale alors que l’ensemble des cours se donnent en présentiel. Pour ce qui est de la formation continue, l’établissement continue à donner des cours à distance. Le masque est de mise en tout temps.

Pénurie de main-d’œuvre

À l’instar du réseau de l’éducation, le Cégep doit aussi faire face à des enjeux de main-d’œuvre. Avant la pandémie, ces enjeux touchaient particulièrement les métiers administratifs. La pénurie s’étend maintenant aux fonctions pédagogiques, notamment dans le domaine de la santé.

« On va avoir pourvu tous les postes vers la fin de la semaine prochaine. La semaine prochaine, on va être à la troisième semaine de la session. Ça donne une idée de la complexité de ce qu’on a pu vivre cet automne. Si on se projette dans l’avenir, cela n’ira pas en s’améliorant. On va vivre de beaux enjeux dans les prochaines années où il va falloir trouver des solutions créatives », ajoute M. Montini.

Depuis quelque temps, des rumeurs circulent concernant des tensions à l’interne. Emmanuel Montini nie toute forme de tension. « On n’a pas de problème à aller chercher de très bonnes candidatures dans nos postes-clés. Ce sont des rumeurs très mal fondées. On a des échanges comme dans toute organisation et c’est sain », assure-t-il.

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