Selon les informations rendues publiques, le jeune homme de 21 ans est décédé dans un accident de la route. Le véhicule qu’il conduisait est entré en collision avec un poids lourd qui était stationné légalement à la halte routière de Sainte-Madeleine, en bordure de l’autoroute 20. Les circonstances qui ont mené à cet impact fatal n’ont pas été dévoilées.
« Évidemment, ça n’a pas été facile d’apprendre ça. C’est un gros choc pour tout le monde », a laissé tomber avec émotion l’entraîneur-chef des Lauréats du Cégep de Saint-Hyacinthe, Sébastien Deschamps, dans les jours qui ont suivi la tragédie.
Recruté cet hiver par les Carabins de l’Université de Montréal, Joseph Gingras avait porté l’uniforme des Lauréats lors des quatre dernières saisons. Ses performances sur le terrain lui avaient valu une place sur l’équipe d’étoiles de la division 2 du RSEQ l’automne dernier. Avec la formation maskoutaine, il avait aussi remporté le Bol d’Or à deux reprises.
Doté d’un talent indéniable, le joueur de Mont-Saint-Hilaire était réputé pour son ardeur et sa discipline. En plus d’être un demi défensif d’exception, il était utilisé comme retourneur de bottés de dégagement et de bottés d’envoi, ainsi que pour tenir le ballon lors des bottés de placement de son équipe.
« C’était un athlète polyvalent, comme j’en ai rarement vu. Il était athlétique et il était bon, peu importe la position où il jouait. À la blague, on l’appelait l’extraterrestre parce que ce n’est pas normal d’avoir autant de talent dans tout. Il aurait pu jouer sur la ligne défensive ou comme receveur de passe et être bon. Il était juste bon dans tout », a partagé Sébastien Deschamps.
Au lendemain de l’accident, un rassemblement spontané a été mené par des membres de l’équipe des Lauréats dans le Vieux-Belœil. Plusieurs joueurs actifs ou ayant foulé le terrain avec Joseph dans les dernières années se sont réunis avec des entraîneurs pour pleurer son départ et commémorer sa mémoire. Les parents de Joseph étaient également présents.
« On a senti dans les derniers jours qu’une équipe de football, ce n’est pas juste une équipe de sport, c’est vraiment une famille. On a vu à quel point les gars ont été ébranlés par la nouvelle. On s’est tenu ensemble », a soufflé l’entraîneur des Lauréats.
Agissant aussi comme coordonnateur défensif de l’équipe collégiale, Sébastien Deschamps était particulièrement proche de Joseph Gingras.
« C’était un comique, qui aimait rire. Il travaillait très fort pour atteindre ses objectifs, que ce soit du côté football ou du côté académique. Ce n’est pas un gars qui avait nécessairement une facilité à l’école. Pour pouvoir rester éligible à jouer chaque année, il fallait qu’il travaille deux fois plus fort que les autres et il réussissait tout le temps parce qu’il était tellement motivé à poursuivre sa carrière de football », a raconté l’entraîneur.
En étant recruté par les Carabins de l’Université de Montréal, l’Hilairemontais avait vu le fruit de tous ses efforts et de ses sacrifices être récompensé.
« Il était tellement content. Le fait de monter universitaire, c’était un exploit pour lui [vu son cheminement académique], et en plus avec une équipe comme les Carabins, c’était vraiment parfait », a poursuivi Sébastien Deschamps. Malheureusement, Joseph n’aura jamais disputé de match avec sa nouvelle équipe.
Un passage court, mais remarqué avec les Patriotes
Avant de s’amener avec les Lauréats, Joseph Gingras avait aussi laissé sa marque chez les Patriotes de l’École secondaire Saint-Joseph, même si son passage avec l’équipe avait été plutôt bref.
Après avoir joué les quatre premières années de son secondaire à Drummondville, l’Hilairemontais avait fait le saut avec l’équipe juvénile des Patriotes pour sa dernière année au secondaire. Il avait pris cette décision dans une volonté de jouer au football à 12 plutôt qu’au football à 9 pour l’aider dans son processus vers les rangs collégiaux.
« C’est un jeune qui travaillait tellement fort. Ce n’est pas celui qui parlait le plus en dehors du vestiaire, mais toutes ses actions sur le terrain parlaient pour lui », a relaté Marco Arpin, qui était l’entraîneur-chef des Patriotes à ce moment.
Cette saison – même si elle avait été écourtée en raison de la pandémie – avait été un point tournant dans le parcours sportif de Joseph.
« Il était un quart-arrière avant, mais quand il est arrivé chez nous, il m’a dit : je ne veux pas être quart-arrière, je sais que je n’irai pas plus loin à cette position et je commence à avoir mal au bras, donc j’aime mieux jouer en défensive et plaquer. Et il l’a très bien fait! » s’est souvenu Marco Arpin.
En plus d’être talentueux, le jeune joueur affichait une éthique de travail irréprochable. « Des Joseph, on en voulait dix dans une équipe, a ajouté l’entraîneur. Il inspirait les autres autour de lui avec les performances qu’il faisait. »
La plus belle façon de lui rendre hommage, a-t-il souligné, sera d’entamer la prochaine saison de la même manière que le demi défensif l’aurait fait : avec dévouement et passion.
Chez les Lauréats du Cégep de Saint-Hyacinthe, des discussions ont été lancées à l’interne afin de rendre hommage à Joseph Gingras en début de saison, mais aucune annonce n’a été faite quant à la forme que cela prendra.


