29 juin 2023 - 07:00
Un autre 1er juillet en pleine crise du logement
Par: Sarah-Eve Charland
Selon le directeur général d’Habitations Maska, Jean-Claude Ladouceur, la saison des déménagements semble sous contrôle. Photothèque | Le Courrier ©

Selon le directeur général d’Habitations Maska, Jean-Claude Ladouceur, la saison des déménagements semble sous contrôle. Photothèque | Le Courrier ©

Les organismes de la région qui gravitent dans le secteur de l’habitation ne s’habitueront jamais à l’effervescence de la saison des déménagements alors qu’elle se déroulera à nouveau en pleine crise du logement. Les solutions demeurent limitées.

Le directeur général d’Habitations Maska, Jean-Claude Ladouceur, affirme toutefois que la situation est sous contrôle à quelques jours du 1er juillet. L’organisme offre un service d’accompagnement à la recherche de logements.

« Ça va quand même bien. On a beaucoup d’appels. On reçoit même des appels de Granby et de Sherbrooke. On incite les gens à garder leur logement même s’ils ont des insatisfactions envers leur propriétaire. On a quelques urgences. On essaie de trouver des solutions, que ce soit chez la famille ou en colocation. On a des petites solutions, mais c’est limité. On ne veut pas que les gens pensent que le service d’aide à la recherche va leur trouver un logement. On leur explique ce qu’ils peuvent faire et ce qu’on peut faire », affirme M. Ladouceur.

Par le biais de ce service, Habitations Maska relève des données afin de dresser un portrait de la situation du logement. Cela lui permet ainsi de bien préparer les dossiers de demande de subvention auprès du gouvernement du Québec.

De son côté, le directeur de la Corporation de développement communautaire (CDC) des Maskoutains, Simon Proulx, lance un cri du cœur. « Avec la hausse considérable du coût des loyers, l’absence de logement disponible et les listes d’attente pour du logement social, je ne veux pas être pessimiste, mais ça n’ira pas en s’améliorant. La crise du logement est toujours présente et elle augmente. »

L’Office d’habitation des Maskoutains et d’Acton (OHMA) détient une liste de près de 350 ménages qui attendent l’accès à un logement social.

« Je suis convaincu que l’ensemble des élus sont sensibles à la crise du logement. Au niveau local, il manque des mécanismes qui permettraient de pouvoir avoir une forme de contre-offre au marché. Au niveau provincial, il manque un véritable plan d’action. Malheureusement, rien de tout ça n’est sur la table », déplore-t-il.

La crise du logement ne touche plus seulement les personnes à faible revenu, mais aussi l’ensemble de la classe moyenne, rappelle-t-il. Même si plusieurs promoteurs proposent des projets se composant de logements abordables à Saint-Hyacinthe, il souligne un bémol.

« Il ne faut pas oublier que, pour toutes les nouvelles constructions, les propriétaires peuvent augmenter les loyers au pourcentage qu’ils le désirent au cours des cinq premières années. Même si un promoteur dit être de bonne foi, il a la légitimité d’augmenter le coût des loyers pendant les cinq premières années. Il n’a aucune obligation de garder les logements abordables, annoncés en début de projet », met-il en garde.

Selon l’étude commandée par la MRC des Maskoutains, intitulée L’état de situation du logement social, communautaire et abordable dans la MRC des Maskoutains (voir autre texte en page 6), la hausse du loyer moyen a été de 12 % entre 2021 et 2022, puis le taux d’inoccupation a atteint 2 % en 2022, alors qu’il était à 1,1 % en 2021.

Comité Logmen’mêle en suspens

C’est la première fois depuis sa fondation en 2014 que le Comité Logemen’mêle ne peut pas conseiller ou aider les locataires à faire respecter leurs droits. Son financement étant en arrêt depuis six mois, l’organisme communautaire a dû mettre à pied temporairement ses employés il y a deux mois, soit au pire moment de l’année, en convient l’administrateur Roger Lafrance.

La suspension des activités s’est produite pour des raisons administratives. Les états financiers de l’année dernière n’avaient pas été adoptés, ce qui a mené à l’arrêt du financement gouvernemental. Les documents ont été adoptés en assemblée générale extraordinaire le 14 juin.

« On ne sait pas quand les activités reprendront. On est à régulariser la situation. Pour le moment, l’ACEF Montérégie-Est est intervenue à quelques reprises, tout comme d’autres administrateurs, mais ce n’est pas comme les employés du Comité Logemen’mêle. On a fait ce qu’on pouvait. Le mot d’ordre est de diriger les gens vers l’OHMA », mentionne M. Lafrance.

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