4 février 2021 - 14:48
Prolongement de l’avenue Roland-Salvail
Un bassin de rétention aménagé en parc urbain dans les plans
Par: Jean-Luc Lorry
Le futur bassin de rétention des eaux pluviales pourra être utilisé comme parc urbain pour les citoyens du secteur de l’avenue Roland-Salvail. Plan Groupe Robin

Le futur bassin de rétention des eaux pluviales pourra être utilisé comme parc urbain pour les citoyens du secteur de l’avenue Roland-Salvail. Plan Groupe Robin

Le Groupe Robin, promoteur d’un développement résidentiel en construction dans le prolongement de l’avenue Roland-Salvail, compte aménager un parc urbain dans la zone destinée à recevoir un bassin de rétention des eaux pluviales, a appris LE COURRIER.

Ce nouveau lotissement du secteur Douville sera situé le long du boulevard Casavant Ouest à proximité de l’intersection avec le boulevard Laurier.

« La phase 1 du projet regroupera 48 unités, soit 16 unités en jumelés et 32 maisons de ville. Pour la phase 2, elle est en cours d’approbation auprès de la Ville », décrit Véronik Bordeleau, directrice marketing et communications du Groupe Robin.

Selon nos informations, ce terrain d’une superficie de 3,2 hectares avait été vendu par Kurt W. Hecke au Groupe Robin en juillet 1993. Son zonage permet la construction de maisons.

Installation d’un ponceau

Pour pouvoir prolonger l’avenue Roland-Salvail, le promoteur immobilier a installé un ponceau en béton sur une section d’un ruisseau appelé la Décharge des Quinze Nord. Ce ruisseau rejoint la rivière Yamaska.

« Il est permis de canaliser un cours d’eau pour l’ouverture d’une rue, mais il faut, au préalable, obtenir les autorisations nécessaires. Ce projet de prolongement de rue a été approuvé par le ministère de l’Environnement, qui a par ailleurs fait plusieurs commentaires sur l’aménagement du bassin de rétention avant son approbation », indique Brigitte Massé, directrice des communications à la Ville de Saint-Hyacinthe, dans un courriel adressé au COURRIER.

« Les travaux d’installation du ponceau ont nécessité l’enlèvement d’arbustes et d’arbres compte tenu de l’angle du ponceau qui n’est pas perpendiculaire à l’emprise de rue et à l’aménagement des extrémités de ce ponceau », poursuit-elle.

À cet endroit, la Ville avait pris soin d’aménager la bande riveraine pour y favoriser la biodiversité. La politique provinciale qui est intégrée au règlement d’urbanisme de la Municipalité impose une bande de protection riveraine d’une largeur comprise entre 10 à 15 mètres en fonction du dénivelé de la pente et de la hauteur du talus.

Pour gérer les eaux pluviales du futur développement résidentiel, le Groupe Robin réalisera un bassin à retenue temporaire.

« Ce bassin naturel sera intégré à l’aménagement d’un parc qui sera la plupart du temps utilisable à 100 %. Ce parc servira de zone tampon entre le ruisseau et le nouveau secteur résidentiel », mentionne Marie-Ève Gervais, technicienne en urbanisme au Groupe Robin.

Selon la Ville, le promoteur s’est engagé à planter au moins 36 arbres au pourtour du futur bassin de rétention, dont 14 le long de la bande riveraine.

« Comme il n’y aura plus de culture sur la superficie du terrain [utilisé pour le développement résidentiel] et particulièrement en bordure du cours d’eau, la végétation située en bande riveraine va pouvoir se régénérer plus facilement », considère Brigitte Massé.

Un projet adapté aux besoins?

Résidente du secteur Douville, la candidate à la mairie de Saint-Hyacinthe Marijo Demers déplore que ce nouveau projet résidentiel soit passé inaperçu au conseil municipal et n’ait pas fait l’objet d’une présentation par le promoteur pour connaître l’opinion des citoyens.

« La Ville vient de rendre public son Plan de développement durable jusqu’en 2025. Sur les 40 pages du document, il n’y a pas un seul mot sur l’étalement urbain », constate avec déception Marijo Demers, en entrevue téléphonique au COURRIER.

« C’est beau sur le papier. Mais le discours de la Ville n’est pas crédible sur la conservation des corridors écologiques. On plante des arbres, puis ensuite on les arrache. Dans ce dossier, on a fait le choix d’un développement immobilier qui ne s’inscrit pas dans une vision globale à long terme qu’une municipalité de la taille de Saint-Hyacinthe se doit de mener », estime Mme Demers.

Cette Maskoutaine bien au fait des affaires municipales se questionne si l’offre en matière d’éducation pourra répondre aux nombreuses familles qui viendront s’installer dans ce nouveau développement.

« L’école primaire Douville déborde et la future école du Domaine sur le Vert n’est pas encore bâtie. Je pense qu’une réflexion en amont aurait été nécessaire pour bien intégrer ces familles avec le besoin éducatif », termine Marijo Demers.

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