27 juin 2013 - 00:00
Un beau rêve mis en veilleuse
Par: Le Courrier

L’auteure est membre du comité de relance du Collège Antoine-Girouard. Les opinions qui sont émises sont des opinions personnelles qui n’engagent qu’elle-même.

D’entrée de jeu, je désire rendre hommage à plusieurs professeurs du Collège Antoine-Girouard qui, par leur passion et leur conviction, se sont investis sans compter les heures et ont travaillé d’arrache-pied au projet de relance du Collège afin de pouvoir poursuivre leurs activités d’enseignement à l’intérieur même des murs du Séminaire, dans les années à venir. Ce travail important, s’effectuant dans un contexte difficile de fin d’année scolaire chargée autant de travail que d’émotions, dans un climat qui nous semblait difficile et glacial avec la direction, n’a cependant pas connu la fin escomptée. En effet, le comité a pris la décision déchirante de suspendre momentanément ses actions en raison de multiples embûches qui ont mené à une fin de non recevoir de nos demandes et de notre projet pour le moment. Ainsi, par exemple, durant tout le processus de relance qui avait débuté le 3 mai, au lendemain de l’annonce de l’échec de la transaction avec la CSSH, le comité n’a jamais pu avoir accès aux états financiers détaillés de l’école, ce qui était essentiel pour établir un plan d’affaires pour la mise sur pied d’une coopérative d’enseignement. On nous a bien fourni quelques données, mais jamais tous les chiffres nécessaires. En l’absence d’une transmission d’information qui nous semblait résulter d’une véritable collaboration, nous avions le sentiment de devoir quêter chaque fois que nous avions besoin d’une information et ceci, c’est quand on ne nous la refusait pas vertement, sans obtenir les raisons de ce refus. Il nous a donc été impossible de bâtir un plan d’affaire réaliste. Par ailleurs, le comité aurait apprécié obtenir l’appui de la direction afin de faire une demande de délai pour la cession du permis d’enseignement. Ceci aurait permis la création de notre coopérative et aurait assuré la continuité de l’école. Or, cet appui nous a été refusé pour des motifs qui, nous semblait-il, allaient à l’encontre du projet de relance. En effet, la direction a expliqué que « c’était trop risqué et ça occasionnerait des délais pour la fermeture ». Nous avions pourtant recueilli presque 200 réponses positives à notre sondage à l’effet que des parents étaient intéressés à inscrire leur enfant chez nous pour 2013. De même, nous avions commencé à aller chercher des appuis dans la communauté socio-économique de la région et auprès d’anciens élèves et parents et nous devions tenir une rencontre le lundi 17 juin pour leur expliquer plus en détails notre projet.Tout ce que nous demandions, c’était une ouverture pour nous donner la chance de démontrer que nous serions capables de fonctionner de façon autonome une fois notre coopérative d’enseignement mise sur pied. De toute évidence, cette conviction n’était pas partagée par la direction du Collège et du Séminaire et la coopérative d’enseignement ne faisait pas partie des projets de l’institution. À preuve, nous avons appris que le Séminaire venait de conclure une entente de location avec la ville de Saint-Hyacinthe pour la location des plateaux sportifs. Face à cette entente, conclue par ces mêmes personnes qui avaient refusé de nous donner un aperçu des coûts de location alléguant que ce serait « cher » et qu’on « travaillait pour rien » nous avons pris la décision difficile de suspendre nos activités. Nous avons trop de respect pour ceux (milieu d’affaires, anciens, parents) qui nous avaient signifié leur intention de nous appuyer pour risquer de leur faire perdre leur temps.Je désire cependant dire à tous que le projet est mis en veilleuse le temps de terminer l’année scolaire, mais qu’il est loin d’être mort. L’équipe entend bien continuer de travailler sur le dossier afin de pouvoir réaliser son rêve en septembre 2014. Serons-nous au même endroit ou ailleurs? Qui seront nos partenaires? Voilà quelques-unes des questions sur lesquelles nous allons continuer de nous pencher et auxquelles nous espérons trouver des réponses satisfaisantes.Cette décision a été bouleversante. Fermer cette école qui a toujours fait partie du patrimoine local et régional est selon moi une aberration. Messire Antoine Girouard doit se retourner dans sa tombe! J’aurais apprécié obtenir un appui positif et sincère de la direction et du Séminaire autour d’un projet rassembleur pour notre communauté, nos familles, nos enfants et nos institutions. À tous ceux et celles qui ont cru à notre projet, je dis merci du fond du coeur et j’espère que le comité pourra encore compter sur votre appui dans un futur rapproché.

Micheline BienvenueRetraitée du CAG et membre du comité de relance

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