« Je ne décode pas de système de contrôle de la dette et des dépenses. Je suis vraiment inquiète. Que ce soit pour les retraités ou les jeunes familles, on n’a pas fini de payer pour cette dette. Je crois qu’il faut revoir le lancement des projets en grande pompe. Des projets qui coûtent des millions, c’est difficile à porter. Est-ce qu’on peut tenir ce rythme-là? » se questionne Mme Demers.
Selon les prévisions de la Ville de Saint-Hyacinthe, la dette serait à 80 M$ au 31 décembre 2023. Les détails seront connus au moment de conclure les états financiers au printemps prochain. En 2024, le service de la dette représente une dépense de 10,55 M$. De 2017 à 2023, la dette est passée de 22 M$ à 80 M$, selon les calculs du parti politique.
« On est passé d’une Ville relativement en santé financière à une Ville endettée en quelques années seulement. On va de rehaussement du plafond de la dette en rehaussement. C’est de donner un cadeau de Grec aux prochaines administrations », ajoute-t-elle.
Elle rebondit d’ailleurs sur les commentaires du conseiller municipal du district La Providence, Bernard Barré, concernant les embauches de la Ville. Ce dernier a reproché à plusieurs reprises les nouvelles embauches. « À ma connaissance, on n’est pas en pleine expansion. La population de la Ville demeure assez stable d’année en année. Qu’est-ce qui justifie qu’on augmente le nombre d’employés comme cela? Je propose un gel d’embauche », soutient Mme Demers.
Plusieurs éléments ont contribué à la hausse du budget, qui atteint 144,3 M$ en 2024, dont la hausse des coûts liés à la Sûreté du Québec et à la filière de biométhanisation, mais surtout la hausse de la masse salariale. Le rattrapage de 14 % attribué aux cadres équivaut à une augmentation de 1 M$ du budget. « Ça va au-delà du rattrapage! »
Rappelons que le compte de taxes pour une maison moyenne de 290 549 $ sans piscine connaîtra une hausse de 5,76 %, soit une augmentation de 154 $ en 2024. L’année dernière, le compte de taxes pour une même résidence avait été majoré de 4,19 %. « Quand on additionne ces deux années, c’est assez conséquent. Je me répète… ça se situe dans un contexte inflationniste. Il y a de plus en plus de citoyens qui se serrent la ceinture. »
Des bons coups
Malgré tout, Marijo Demers tient à saluer les mesures d’écofiscalité qui seront imposées en 2024 aux propriétaires de grand stationnement et de système de chauffage au mazout.
« Ça va avec ce qu’on met de l’avant à Saint-Hyacinthe unie. C’est un bon pas. J’invite tout de même les élus à envisager des mesures qui visent à changer des comportements à plus grande échelle. Bien que ce soit de bonnes mesures, elles touchent une petite partie de la population. On souhaite des mesures qui touchent un plus grand éventail de citoyens », ajoute-t-elle.