La porte-parole d’Hydro-Québec, Julie Daigneault, affirme qu’il y a eu erreur. L’inspecteur a poursuivi ses inspections de routine sans avoir en tête que la ligne haute tension sur le boulevard Dansereau pourrait bien disparaître après la construction d’une nouvelle ligne électrique entre Saint-Dominique et Sainte-Cécile-de-Milton. C’est l’orientation préconisée à l’heure actuelle. Deux types de lignes passent sur le boulevard Dansereau, soit une ligne 25 kV permettant l’alimentation en électricité des résidences et une ligne de transport haute-tension de 49 kV.
« C’est un exercice qui est fait systématiquement. Ces arbres ont été identifiés dans l’éventualité où la ligne demeure. Les travaux sur nos besoins sont en cours d’analyse. Tant qu’il n’y aura pas de décision prise, on n’ira pas abattre les arbres », tient-elle à assurer.
Sur les notes remises aux citoyens, il est pourtant bien écrit que l’abattage des arbres identifiés se déroulerait au cours des prochaines semaines. Mme Daigneault ajoute qu’il s’agit d’un document générique qui ne représente pas la réalité. Les citoyens sont invités à consulter le calendrier officiel sur le site Internet d’Hydro-Québec où il est indiqué qu’aucune mesure d’élagage ou d’abattage n’est prévue avant 2024 à Saint-Hyacinthe.
L’inspection avait pour objectif d’assurer la qualité du service en procédant à l’inventaire des arbres qui pourraient entrer en conflit avec le réseau. Normalement, la largeur de l’emprise devrait être libre de toute entrave pour éviter la création d’arcs électriques et permettre aux équipes d’entretien du réseau d’intervenir, explique la porte-parole.
« Nous partageons bien entendu l’inquiétude des citoyens et celle des élus de voir des arbres matures disparaître. Avant d’abattre des arbres, nous allons nous assurer des projets futurs sur cette ligne et les prendre en considération dans nos décisions. Avant toute action, nous irons à la rencontre des citoyens pour prendre le temps d’expliquer les enjeux liés aux arbres identifiés et au respect de nos normes à l’intérieur des emprises », affirme Mme Daigneault.
Pas convaincus
Mme Daigneault souligne qu’Hydro- Québec a contacté les citoyens qui s’étaient manifestés afin de leur expliquer la situation. C’est le cas de la résidente Brigitte Petrie, mais elle demeure inquiète. « Ce sont des paroles. Je reste inquiète. S’il y a eu cafouillage dans la communication, il y aura peut-être cafouillage sur l’abattage des arbres. Je n’ai aucune confirmation écrite comme quoi ils n’abattront pas mon arbre. Le seul document écrit que j’ai, c’est celui où on me dit que mon arbre sera coupé dans les prochaines semaines. On a peut-être seulement un sursis », mentionne Mme Petrie.
Elle ne comprend d’ailleurs pas pourquoi, depuis que la ligne haute tension existe, les résidents n’ont jamais eu d’information sur les arbres compatibles ou non près d’une telle installation. « Je trouve ça cavalier. Mon arbre a 25 ans. Depuis cinq ou six ans, je ressens enfin les bienfaits de mon arbre sur la fraîcheur de ma maison. »
Sur le terrain d’Alexandre Grégoire, un érable était visé par un abattage et deux arbustes par un élagage. Il mentionne avoir tenté de joindre la personne qui a signé les notes remises dans les boîtes aux lettres des résidents, mais en vain. N’ayant eu aucune nouvelle d’Hydro- Québec, c’est LE COURRIER qui lui a appris que ses arbres ne seraient pas abattus cet automne.
« Bien que la communication ait été identifiée comme le problème, je suis bien conscient que le temps s’écoule, et ce, sans avoir d’engagement ferme d’ouvrir la discussion avec les résidents », ajoute-t-il.
Le conseiller municipal du district Yamaska, Pierre Thériault, ajoute également ne pas avoir d’engagement écrit d’Hydro-Québec qui permettra de sauver ces arbres. « Il y a deux pavés d’asphalte de part et d’autre de la ligne. De quoi ont-ils besoin de plus? On n’a pas encore eu de réponse d’Hydro-Québec, mais on nous a assuré qu’aucun abattage ne se fera à court terme. Ce qu’on veut dire à Hydro-Québec, c’est que les arbres sur les terrains des citoyens ne nuisent absolument pas. »
Sur le terre-plein appartenant à la Ville, on trouve de nombreux arbres qui pourraient bien être abattus également. Selon M. Thériault, la Ville ignorait que ces arbres n’étaient pas les bienvenus en dessous de la ligne. « On tente par tous les moyens possibles de préserver la canopée à Saint- Hyacinthe. On est en négociation avec Hydro-Québec sur ce qui est réellement nécessaire de couper. Il faut concentrer nos efforts sur les arbres matures, comme c’est le cas sur le boulevard Dansereau », conclut le conseiller municipal.