La 34e législature du PEQ, qui s’est tenue du 2 au 6 janvier derniers, a permis à Hugo Cordeau de réaliser l’objectif qu’il s’était fixé l’année dernière d’un jour être ministre des Finances et de créer le budget d’un gouvernement rouge. Il a même eu droit au titre extravagant de « chancelier de l’Échiquier », le nom encore utilisé pour le même poste au Royaume-Uni. « J’ai été bien content de voir qu’on me faisait confiance pour le budget rouge, un budget de 40 pages sur lequel j’ai travaillé 200 heures cet été », raconte l’étudiant au Baccalauréat en sciences économiques à l’Université de Montréal.
Il a été d’autant plus content de constater que son budget a été très apprécié, autant par les autres parlementaires que par les journalistes participant à la simulation. « C’est aisément un des budgets les plus sérieux jamais présentés au PEQ, qui aurait très bien passé en Norvège, par exemple. »
Les mesures contenues dans son budget incluaient notamment la plantation de 316 millions d’arbres au Québec, l’augmentation de la TVQ, la gratuité scolaire effective et une réforme pour les congés parentaux (loi qui est justement en réforme actuellement), des idées peu associées à la droite que le Caucus des Rouges représente normalement. « En faisant mon budget, je ne me suis pas demandé si c’était une mesure à gauche ou à droite, je me suis demandé si elle pouvait améliorer le Québec », résume-t-il.
12 heures de sommeil
Hugo Cordeau avouait l’an dernier qu’il avait peu dormi lors de sa première simulation parlementaire. Vu ses nouvelles responsabilités, le bilan ne s’est pas vraiment amélioré en 2020. « Plus tu as des responsabilités, moins tu dors. On est en chambre une bonne partie de la journée, puis en soirée, on se retrouve en commission parlementaire pour étudier les projets de loi, en plus de la crise que chaque gouvernement a eu à traverser. En tout, j’ai dû dormir 12 heures en 5 jours », assure Hugo Cordeau, se remettant encore de son expérience au moment de l’entrevue.
Le Maskoutain, établi depuis quelques années à Montréal, se souviendra longtemps de son second passage au Parlement étudiant, lui qui y a vécu de beaux moments de « transpartisanerie ». « Il y a eu quelques enjeux abordés sur lesquels nous étions tous d’accord, dont la question de la violence faite aux femmes. » Et si le PEQ reste une simulation, les amitiés qui s’y créent sont bien réelles. « C’est une belle occasion de nous initier à la joute politique, mais la plus belle chose que le PEQ nous apporte, c’est les gens qu’on rencontre », confirme-t-il. Il a aussi eu la chance de rencontrer en personne la véritable députée de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy, qui était de passage à l’Assemblée nationale le 4 janvier.
Il craint toutefois que sa deuxième participation à la simulation soit la dernière, ne jugeant pas qu’il aura suffisamment de temps à consacrer au PEQ dans la prochaine année. Il ne cache pas non plus son ambition de poursuivre ses études au doctorat en économie « à Harvard ou à Chicago » dans les prochaines années pour parfaire son expertise.