C’est un million de plus que lorsque le projet de mise à niveau de cet édifice emblématique est apparu en 2014 au programme triennal d’immobilisations. Cité monument historique par le conseil municipal en novembre 2011, le Marché public, construit en 1876-1877 selon les plans des architectes Jean-Baptiste Rester et Victor Roy, est assis sur des fondations qui sont plus abîmées que ce qu’on croyait au départ, d’où l’augmentation du budget alloué.
Les travaux seront réalisés en quatre étapes et la première sera lancée à la fin de l’été 2016. Elle consistera justement en une remise en état des fondations en pierre, point de départ de cette rénovation en profondeur. On procèdera, en outre, à l’installation d’un nouveau système de drainage, à la mise à niveau de l’installation électrique, de la plomberie et du dispositif de protection incendie. L’aménagement de salles de bain, l’amélioration des entrées et de l’aménagement paysager avec mise en valeur de la fontaine, de même que le déplacement du dépôt à déchets complèteront les interventions prévues à la première étape qui sera la plus douloureuse, annonce-t-on.
« Il faut réparer les murs de fondation, qui prennent l’eau aussi. C’est une intervention complexe qui sera assez dérangeante pour les usagers et les occupants », a admis Richard de la Riva, de la firme Affleck et de la Riva Architectes, lors d’un point de presse sur l’ensemble du projet. Affleck de la Riva a obtenu un contrat de 298 916 $ de la Ville en juillet 2015 pour la confection des plans et devis et la surveillance des travaux. Ce bureau a notamment collaboré aux projets de restauration du Marché Bonsecours et de l’hôtel de ville de Montréal, et c’est en raison de son expertise en patrimoine qu’elle a surtout été choisie, a souligné le directeur général, Louis Bilodeau.
« Le bâtiment est solide, il possède un caractère très intéressant et plusieurs de ses éléments sont en excellente condition », a ajouté l’architecte.
Toujours ouvert
Les grands travaux à venir au 1555 Marché public n’entraîneront jamais sa fermeture. Les sept commerces qui en sont ses locataires pourront demeurer ouverts et il en sera de même d’Expression, Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe, qui loge à l’étage.
Pour toute la durée des travaux au sous-sol, lequel sert d’espace utilitaire aux commerçants, la Ville a loué, à raison de 1 000 $ par mois, le local de la rue Saint-Simon qu’occupait le restaurant l’Auvergne; ils pourront y transporter de l’équipement. La location de camions réfrigérés est aussi envisagée.
« Le coût de toutes ces mesures d’atténuation sera assumé par la Ville. La planification des travaux a été réalisée de manière très fine pour en minimiser les impacts », a mentionné Brigitte Massé, directrice des Communications à la Ville.
« Pour les fondations, nous allons intervenir tout autour du bâtiment, à l’intérieur comme à l’extérieur. Pour les occupants, ce sera de loin le moment le plus difficile, parce qu’il faudra se rendre à l’intérieur des commerces. Ce sera comme un jeu de chaises musicales », prévient Richard de la Riva.
Entreprise vers le 6 septembre, cette première étape de 28 semaines se terminera à la fin de mars 2017. On passera alors à la deuxième étape qui vise la réfection des toitures principales et de la tourelle. Le toit, qui était bardé de tuiles d’ardoise à l’origine – elles ont été remplacées par des tôles peintes -, sera recouvert de feuilles de cuivre.
En 2018, on passera à l’étape de la réfection de la maçonnerie, des portes, des balcons, des auvents et avant-toits. Un système d’éclairage sera aussi installé pour la mise en valeur des éléments architecturaux. M. de la Riva a signalé que la consolidation des murs de brique à deux épaisseurs s’avèrera d’autant plus délicate qu’il s’agit de murs porteurs structuraux.
À la dernière étape, en 2019, le projet s’achèvera sur la révision du système de ventilation et d’une dernière portion du système électrique, la mise aux normes des issues et la restauration des appentis.
« Le Marché public de Saint-Hyacinthe est l’un des plus anciens du Québec et il s’agit d’un investissement majeur pour ce joyau du patrimoine maskoutain (…). Dans quatre ans, quand ce chantier sera terminé, nous serons très fiers du résultat », a déclaré le maire Claude Corbeil.