31 juillet 2025 - 03:00
Au grand bonheur des résidents
Un cheval miniature débarque à l’intérieur de l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe
Par: Adaée Beaulieu
Les visages de résidents de l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe se sont illuminés, le 22 juillet, alors qu’ils ont reçu un visiteur bien particulier : le cheval miniature Western.

« C’est vraiment un moment privilégié. Le temps s’arrête pour tous les résidents pendant les 10 minutes qu’ils passent chacun avec Western. Tous oublient qu’ils sont malades. Souvent, aussi, ça fait remonter des souvenirs, car les gens de cette génération ont presque tous côtoyé des chevaux. Nous voyons des miracles alors que certaines personnes âgées plutôt amorphes se mettent soudainement à parler et à bouger », raconte Renée-Claude Denis, propriétaire de Western et de Zoothérapie Montérégie.

« Ce n’est pas parce qu’une personne âgée est en CHSLD qu’elle ne peut plus vivre de beaux moments », renchérit-elle. Généralement, elle s’assure de fermer la porte de la chambre pour que le moment soit vécu en toute intimité et que le résident profite du moment présent.

La semaine dernière, ce sont 24 résidents qui ont eu le privilège de rencontrer Western, dont ceux de l’unité de la Gare au 4e étage, grâce à la Fondation Aline-Letendre. Le cheval miniature a passé deux périodes de 2 heures sur place. Il sera de retour les 13, 26 et 29 août pour visiter d’autres unités.

Une longue préparation

Western a suivi toute une formation avant de pouvoir se promener de CHSLD en CHSLD en toute quiétude comme un animal de compagnie et faire vivre des moments uniques aux résidents.

Lorsqu’elle a lancé son entreprise en 2022, Mme Denis n’avait que des chats et des chiens. « Mais j’ai toujours aimé les chevaux et je rêvais d’en avoir. Maintenant, je peux partager ma passion et faire vivre quelque chose de différent aux résidents », mentionne-t-elle.

Selon elle, Western est un beau complément aux animaux de compagnie que les résidents côtoient déjà en zoothérapie, et ses visites moins régulières permettent de garder l’émerveillement. Elle ne s’attendait toutefois pas à ce qu’il ait un succès si fulgurant et que cela l’amène à former actuellement deux pouliches pour lui prêter main-forte.

C’est en mai 2023 que Werstern est arrivée dans la vie de Renée-Claude Denis, mais c’est seulement plus d’un an plus tard qu’il a été fin prêt à visiter des personnes âgées. Sa formation a principalement reposé sur le principe de la désensibilisation. Mme Denis a expliqué que les chevaux sont très peureux et ont un fort besoin de fuir. Western devait donc apprendre à se défaire de ses instincts.

Il a d’abord dû accepter de se faire toucher partout et apprendre à ne pas paniquer devant un fauteuil roulant. Il a également dû apprivoiser des bottes antidérapantes pour chien, pour ne pas glisser sur les planchers des CHSLD, et s’habituer à avoir un sac autour de sa taille pour ramasser ses besoins. Un autre grand défi a été de le faire monter dans la fourgonnette de sa propriétaire afin qu’elle puisse lui faire faire des trajets de plus en plus longs.

Tous ces apprentissages faits, Renée-Claude Denis n’en était toutefois pas encore au bout de ses peines. Elle devait maintenant confronter Western aux nombreux stimuli et à l’imprévisibilité des CHSLD. À sa première visite, le cheval miniature commence par seulement franchir les portes coulissantes pour se rendre dans le hall d’entrée. Puis, la fois suivante, il emprunte l’ascenseur et, s’il en a la force, sort sur un étage. C’est seulement une fois qu’il arrive à côtoyer un résident qu’il peut en rencontrer d’autres.

« La première fois qu’il a visité plusieurs résidents en CHSLD en juillet 2024, il y a eu deux rapports d’accidents », raconte Mme Denis.

Elle lui a donc aussi fait prendre une formation d’un mois avec une dresseuse équestre. « À ce moment, j’ai appris qu’il lui fallait la même formation qu’un grand cheval pour rester immobile à côté d’un résident. L’important est qu’il reste très près du fauteuil roulant », explique-t-elle.

Western est depuis beaucoup plus docile, mais des précautions doivent tout de même être prises par sa propriétaire. Les attroupements sont souvent fréquents lorsqu’il arrive sur une unité. Elle doit alors s’éloigner et expliquer aux gens qu’une personne à la fois peut interagir avec lui.

Le cheval miniature a aussi besoin d’une pause d’au moins une heure sans stimuli entre ses périodes de deux heures de travail et ne peut pas dépasser ce temps en action, soit la visite de 12 résidents. Il ne travaille pas non plus au-delà de trois jours par semaine.

Mais malgré toutes les contraintes, il laisse chaque fois une empreinte indélébile dans le cœur des personnes âgées.

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