« Dans la forme, mon nouveau spectacle ressemble aux autres : il y aura de l’imitation, des personnages, du stand-up, et même un numéro de comédie musicale à la fin. La seule différence, c’est qu’il y aura plus de blagues sur l’actualité, la politique, l’environnement… Un numéro englobera tout ça », explique Claudine Mercier, qui décrit ce qu’elle fait comme « de la variété, mais de la variété au sens noble ».
Elle se démarque de la plupart de ses collègues humoristes par son besoin de prendre du recul entre chaque tournée pour mieux revenir. « J’ai 55 ans, et je n’ai jamais eu cette mentalité de vouloir être reconnue à tout prix. Je ne sens pas l’urgence de revenir vite par peur de me faire oublier », tranche celle qui prend une année sabbatique après chaque tournée de spectacles pour respirer un peu, peindre, et surtout garder les pieds sur terre.
Question récurrente
Selon Claudine Mercier, l’offre dans le milieu de l’humour est « géante » et elle se réjouit de la place de plus en plus grande que les femmes prennent en humour, elle qui comptait sur les doigts de la main les humoristes féminines du Québec au début des années 90. « À mes débuts, j’entendais des gens dire que les femmes étaient moins drôles que les hommes. La meilleure façon de leur répondre, c’est d’avoir du succès », lance celle qui a vendu 800 000 billets dans sa carrière. Pour elle, au-delà de la question de la place que les producteurs accordent aux femmes, c’est le public qui a le dernier mot. « Ça ne ment pas en humour : la salle rit, ou elle ne rit pas. »
Ce qui intéresse véritablement Claudine Mercier, c’est d’évoluer dans son art par rapport à elle-même. « Je regarde dans mon jardin et je me demande comment me dépasser de show en show, comment aller plus loin dans mes textes. C’est ça, ma motivation. » Elle estime qu’elle a su garder un public fidèle au fil des années, dont des gens qui la suivent depuis ses tout débuts. « Je pense que j’arrive aussi à surprendre un public plus jeune qui ne me connaissait pas nécessairement, comme je ne suis pas aussi présente [dans les médias] que d’autres humoristes. »
Des soirées « relax »
L’humoriste lance la nouvelle saison de L’été dans le 450, offrant non pas deux, mais trois représentations à la Salle Desjardins du Centre des arts Juliette-Lassonde du 10 au 12 août. Elle connaît bien l’endroit pour y avoir joué à plusieurs reprises et surtout pour y avoir réalisé la préproduction de son nouveau spectacle. « C’est une belle salle où j’adore jouer », confirme-t-elle, précisant qu’elle s’attend à y voir un public « plus relax, plus festif, plus apte à rire » du jeudi 10 au samedi 12 août, à 20 h.
Une passion à temps perdu
La scène n’est pas le seul talent de Claudine Mercier, elle qui se considère aussi comme une peintre à temps perdu. S’amusant dans l’art abstrait, elle expose à l’occasion, surtout dans la région de Saint-Bruno, et demeure très humble dans son art qui lui permet, selon elle, de garder les pieds sur terre et de se libérer l’esprit entre ses spectacles. D’ailleurs, ne cherchez pas d’humour dans ses toiles, car vous n’en trouverez pas, quoique… « ça donne parfois de drôles de résultats! », lance Claudine Mercier au sujet de certaines de ses œuvres, créées à l’aide de la méthode de l’automatisme.
Un cinquième spectacle de « variétés au sens noble »
Un cinquième spectacle de « variétés au sens noble »
Claudine Mercier est la première des quatre humoristes à passer cette année au Centre des arts Juliette-Lassonde pour la série L’été dans le 450. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©
Claudine Mercier ne correspond pas tout à fait au portrait type des humoristes québécois. Plutôt discrète et réservée dans la vie, elle tient à prendre son temps entre ses spectacles. Si bien qu’en 25 ans de carrière, la voilà qui propose son cinquième one-woman-show, simplement intitulé Claudine.