22 septembre 2011 - 00:00
Un couple de Saint-Valérien inquiet
Par: Jean-Luc Lorry


« Nous vivons un stress quotidien. Nous ne réussissons plus à dormir en sécurité. Nous avons peur de finir nos jours comme la famille qui a péri à Saint-Jude », indique avec anxiété, Raymond Pitre, en entrevue au COURRIER.

En mai 2010, un couple et ses deux enfants avaient connu une fin atroce à la suite d’un affaissement du sol en bordure de la rivière Salvail.Au début de l’été, Raymond Pitre a informé la municipalité à la suite de fissures inquiétantes observées dans sa résidence située sur le chemin Saint-Dominique et de signes répétés de mouvement de terrain. Informés de la situation, les élus ont rapidement considéré la demande du citoyen. Lors de la séance du conseil municipal du 4 juillet, une résolution fût adoptée relative à un risque de glissement de terrain. Le procès-verbal révèle que les berges situées à l’arrière du terrain de M. Pitre ainsi que « d’autres propriétés avoisinantes risquent de glisser à la rivière et qu’il y a danger pour la sécurité des citoyens ». À la suite de ce constat alarmant, on a demandé l’intervention d’un responsable de la Sécurité civile. Saisi du dossier, le ministère de la Sécurité publique a mandaté un ingénieur du Service de la géotechnique et de la géologie du ministère des Transports pour réaliser une expertise sur le terrain.

Évacuation recommandée

Un avis technique daté du 1er août et dont LE COURRIER a obtenu copie est adressé à la Direction de la planification du ministère de la Sécurité publique.

Dans ce document, il est mentionné que la cour arrière est retenue par des murs de soutènement artisanaux en mauvais état qui sont en train de basculer dans la rivière.Cet avis technique fait également mention que « des fissures avec des rejets importants ont été observées à moins d’un mètre de la fosse septique ». « Dans l’éventualité où la fosse septique serait touchée avant que des travaux de correction soient effectués, nous recommandons que les occupants soient évacués », peut-on lire dans le document. L’avis mentionne qu’un rapport « un peu plus détaillé » sera transmis du ministère des Transports et à celui de la Sécurité publique. Un document toujours attendu à la municipalité de Saint-Valérien-de-Milton. Selon nos informations, un avis d’évacuation peut être émis par une municipalité sur recommandations du ministère de la Sécurité publique. « Nous quitterons notre maison à condition que le gouvernement du Québec nous dédommage d’un montant supérieur à l’évaluation municipale qui se chiffre à plus de 100 000 $ », avance M. Pitre. Dans une situation similaire, une compensation financière aurait déjà été octroyée par le passé par le ministère de la Sécurité publique à des résidents de Saint-Pie. La Ville avait par la suite acquis le terrain pour un dollar symbolique et interdit toute construction.

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