Homme d’affaires, financier et administrateur chevronné dans le milieu de la santé à Saint-Hyacinthe, le nom de Claude Deslandes reste associé de près au Mouvement Desjardins, où il a fait carrière, et au Club de golf La Providence, aménagé sur les terres familiales et opéré par la famille Deslandes pendant 50 ans.
En entrevue au COURRIER, son fils Pierre a confié qu’il conservera de son père le souvenir d’un homme engagé socialement et d’un véritable rassembleur. « C’était un homme à l’avant-garde de tout, au niveau des idées et même de la technologie. Papa était un travailleur infatigable. Il aimait redonner aux autres et s’impliquer pour faire le bien autour et avoir un impact dans la communauté. »
Desjardins, Virage et fusion
La carrière de Claude Deslandes est profondément liée au secteur bancaire et tout particulièrement à Desjardins où il aura entre autres occupé le poste de vice-président Finances du Mouvement Desjardins dans les années 1980.
Dans la région maskoutaine, il s’est aussi retrouvé à des postes stratégiques au sein de la Fédération des caisses Desjardins de Richelieu-Yamaska, où il sera chef des opérations avant d’en devenir vice-président et directeur général pendant quelques années à partir de 1986. C’est durant son mandat que la Fédération consolidera sa présence et son siège social régional au centre-ville de Saint-Hyacinthe, dans l’immeuble qui abrite aujourd’hui la bibliothèque municipale.
Président du Mouvement Desjardins de 2000 à 2008, Alban D’Amours s’est dit attristé d’apprendre le décès de son ami. « Claude était un homme charmant, un homme de famille et fier. Rassembleur, il était toujours présent et à l’écoute. Plusieurs se rappelleront sa contribution aux progrès de Desjardins. Il l’avait imprimé sur le cœur. Lucide et critique à la fois, il savait concevoir des voies de passage en situation critique. »
Claude Deslandes a aussi été intimement lié et impliqué dans le milieu communautaire et de la santé à Saint- Hyacinthe, spécialement auprès de la Fondation Honoré-Mercier. En compagnie d’André Benoit, il avait présidé et orchestré, au début des années 1990, la plus ambitieuse campagne de financement jamais vue à Saint-Hyacinthe au bénéfice de cette fondation.
L’Opération Virage avait permis d’amasser la coquette somme de 2,8 M$ pour permettre l’achat d’un scan et permettre diverses améliorations à certains services au court séjour chirurgical et en endoscopie.
Son implication dans le milieu de la santé ne s’est pas arrêtée là. Il occupera la présidence du conseil d’administration de l’Hôpital Honoré-Mercier pendant quelques années à partir des années 1990, à une époque charnière de son histoire. Visionnaire, on lui doit, ainsi qu’à Jacques Beauchamp, Robert Busilacchi et Maurice Pellerin, le regroupement administratif et organisationnel entre le centre hospitalier et le centre d’hébergement de soins de longue durée de l’Hôtel-Dieu-de-Saint-Hyacinthe qui a donné naissance à Réseau Santé Richelieu-Yamaska le 1er juillet 1994. Ces quatre ténors de l’unification avaient vu l’avantage d’une fusion des établissements de santé du territoire bien avant qu’elles ne soient finalement imposées par les réformes gouvernementales qui ont suivi. L’ambition de Claude Deslandes et de ses acolytes était de regrouper tous les établissements de santé de la grande région de Saint- Hyacinthe sous une administration et une gouvernance unique, mais ils s’étaient butés au refus du CLSC des Maskoutains à cette époque.
Directeur général de l’Hôpital Honoré-Mercier au moment de la naissance de Réseau Santé Richelieu-Yamaska, Robert Busilacchi n’a que des éloges à formuler à l’endroit de Claude Deslandes. « Il a été tout d’abord pour moi un pilier essentiel et un allié fidèle et efficace pour la réussite de la campagne Virage et pour la présidence du conseil d’administration qu’il a exercée comme un grand sage et pour le regroupement volontaire et visionnaire qui a suivi avec l’Hôtel-Dieu. Sa personnalité, sa finesse et son leadership élégant ont été déterminants. »
Maurice Pellerin, qui occupait jadis la direction générale de l’Hôtel-Dieu, ne s’est pas fait prier pour partager ses souvenirs de cette belle époque de sa vie et de cet homme discret, attachant et généreux qu’il a eu le privilège de côtoyer.
« D’emblée, j’ai admiré le leadership de Claude, sa complicité et le grand respect qu’il manifestait pour les organisations et les personnes qui s’y dévouaient. C’est animé d’une bonne capacité stratégique et en grande collégialité qu’il a mené à bien cette fusion. Il ne choisissait jamais la confrontation : il était d’une grande écoute et favorisait toujours le compromis. Claude était fier de cette réalisation. Humblement, il laissait la plus haute marche à ses partenaires. »
Claude Deslandes laisse entre autres dans le deuil son épouse Andrée, ses enfants Pierre et Benoit et cinq petits-enfants. La famille Deslandes recevra les condoléances le vendredi 22 mars en soirée ainsi que le samedi 23 mars dès 9 h 30 au Mausolée Lalime de Saint-Hyacinthe. Une liturgie de la parole sera célébrée le samedi 23 mars à 10 h 30 en la chapelle du Mausolée.