L’adolescent de 16 ans, qui n’a pourtant jamais gagné le championnat québécois ou le championnat canadien jusqu’ici dans sa carrière, a réalisé ce tour de force en signant cinq victoires. Un seul de ses matchs a été joué à la limite des trois manches. Au passage, il a battu trois joueurs japonais et un joueur israélien avant de triompher contre l’Autrichien Leander Tauber 6-3 et 6-1 en finale.
« J’avais fait seulement quelques tournois internationaux avant, dont un à El Salvador où j’avais atteint le deuxième tour, mais cette fois-ci j’ai vraiment élevé mon niveau », a commenté Zachary à propos de son titre en Éthiopie, lorsque joint par LE COURRIER.
« À mon avis, mon service [a fait la différence], a-t-il poursuivi. On était en altitude, donc les balles sortaient beaucoup plus vite de ma raquette et mon jeu matchait bien avec la surface de jeu – sur terre battue – et l’environnement. J’étais très concentré mentalement à jouer mon jeu. »
Les tournois J30 représentent le niveau d’entrée sur le circuit junior de l’ITF. À la manière du circuit professionnel masculin, où l’on retrouve des tournois ATP 250, ATP 500 et Masters 1000, le circuit junior comprend des tournois de classe J30, J60, J100, J200, J300 et J500.
Pour participer aux tournois de l’ITF chez les juniors, les joueurs doivent simplement s’y inscrire, explique l’Uptonais. Mais comme les coûts pour y participer – avec le voyagement et l’hébergement notamment – sont élevés, il faut indéniablement croire en ses chances pour décider de faire l’investissement.
Ce résultat en Éthiopie, Zachary le voit comme une confirmation qu’il a véritablement sa place dans ces tournois et qu’il est sur la bonne voie dans sa progression comme joueur.
« Ça me montre que je pourrais aller loin dans ma carrière internationale junior. Ça pourrait aussi m’amener une bourse aux États-Unis pour aller [jouer et étudier] dans une université. Ça me montre que j’ai le potentiel », mentionne l’adolescent.
Son parcours
Zachary Plante a touché à une raquette de tennis pour la première fois à l’âge de 9 ans. Après avoir fait ses premiers pas sur un terrain en suivant des cours au Club de tennis maskoutain, il a continué à jouer du côté de Drummondville pendant quelques années.
Il s’entraîne maintenant à temps plein au club de tennis Île des Sœurs, qui se vante d’être le plus grand centre intérieur en Amérique du Nord.
« Il y a beaucoup de joueurs là-bas. Ça me donne la possibilité de voir une variété de styles de jeu et je peux même m’entraîner deux fois par jour. »
Entièrement dévoué à son sport, l’Uptonais a emménagé dans un appartement à Brossard, même s’il n’est âgé que de 16 ans, afin de faciliter l’accès à ses entraînements.
« Ce n’est pas commun, mais la transition a quand même été simple », a assuré l’adolescent, qui compte sur un bon support familial.
Ses récents succès sont d’ailleurs le fruit de plusieurs années d’efforts et de persévérance.
« À partir de l’âge de 10 ans, j’ai commencé à participer à des tournois, mais je perdais tous mes matchs », s’est remémoré Zachary.
Une croissance vertigineuse et très rapide dans les dernières années lui a apporté une arme supplémentaire dans son jeu : la grandeur.
« Il y a deux ans, je mesurais 5’2” et maintenant je suis rendu à 6’3” », a raconté l’adolescent, en confirmant que cette poussée de croissance impressionnante n’a pas été sans maux de jambes.
Cette nouvelle portée l’aide notamment à se faire valoir davantage avec son service, comme ce fut le cas lors du tournoi en Éthiopie.
Pour la suite des choses, la trajectoire de la NCAA l’intéresse particulièrement pour poursuivre son développement. « Plusieurs pros prennent cette route pour faire la transition sur le grand circuit [de l’ATP]. Ça me donnerait aussi plus de temps pour me développer », a-t-il souligné.
Dans les prochains jours, Zachary participera à nouveau à des tournois juniors de l’ITF. Avec un groupe de joueurs et d’entraîneurs du club Île des Sœurs, il jouera en Guadeloupe et en Martinique. L’appui financier de la fondation du club permet notamment aux joueurs de vivre cette expérience.