Lors d’un forum organisé par la Table de concertation pour le Complexe culturel maskoutain, en novembre, la Médiatièque maskoutaine, le Centre d’exposition Expression et le Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, avaient invité trois experts à se prononcer sur l’avenir des musées, des bibliothèques et des archives ainsi que sur la faisabilité du projet que mijotent les trois organismes depuis déjà quelques années.
Parmi les conférenciers, Laurier Lacroix, qui a participé au rapport sur le patrimoine régional à Saint-Hyacinthe en 2013, a fait le point sur la situation précaire des musées et leur viabilité. Selon ce dernier, les musées qui établissent un partenariat avec d’autres institutions aux besoins comparables sont ceux susceptibles de réussir à l’avenir.
« Dans un rapport sur l’avenir des musées, nous avions constaté qu’il y avait déjà trop de musées au Québec, soit environ 500, avance Laurier Lacroix. Nous invitions d’ailleurs dans ce rapport les musées à développer des synergies pour arriver à des actions mieux ciblées et plus porteuses. »
Rappelons que le Complexe culturel maskoutain souhaite regrouper sous un même toit la Médiathèque maskoutaine, le Centre d’exposition Expression et le Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe. S’ajouterait à ces organismes le projet du musée régional dont le mandat serait confié au Centre Expression.
Aucune orientation précise n’a été définie pour l’instant pour ce projet de musée. Mais le patrimoine maskoutain serait suffisamment important pour mettre sur pied un musée régional d’après l’étude menée il y a deux ans.
« Le patrimoine maskoutain présente plusieurs vecteurs qui font la spécificité de Saint-Hyacinthe et qui peuvent être mis de l’avant qu’ils soient d’ordre agricole, religieux, culturel, industriel et journalistique. Je pense aussi à des personnalités historiques, à la Faculté de médecine vétérinaire ou à Casavant Frères. L’important est d’identifier quels seraient les éléments qui animeraient Saint-Hyacinthe et permettraient de solidifier la culture telle qu’elle est vécue ici », explique le conférencier.
Le financement, une denrée rare
La viabilité des musées dépend d’abord du financement octroyé par les municipalités, tandis que l’aide financière versée par le gouvernement se fait de plus en plus rare. Il serait donc improbable que la construction et l’entretien du musée régional maskoutain bénéficient d’une contribution gouvernementale pour l’instant.
« Nous sommes dans un purgatoire, il n’y a plus d’argent, avance Laurier Lacroix. Le gouvernement n’accorderait probablement pas d’argent au projet si on lui en demandait aujourd’hui. Mais si la population, la municipalité et peut-être même des partenaires privés adhèrent à un projet porteur, je pense que le gouvernement ne peut pas être insensible à cela. »
La situation financière des bibliothèques au Québec n’est guère meilleure. À la Bibilothèque T.-A.-St-Germain, les besoins sont grands et pourtant l’aide financière arrive au compte-goutte. Selon Yvon-André Lacroix, consultant et ex-directeur général de Bibliothèque etArchives nationales du Québec, il est temps que les priorités budgétaires municipales changent.
« Les bibliothèques sont les institutions culturelles les plus utilisées par les citoyens et elles doivent avoir une meilleure reconnaissance hiérarchique par les municipalités », explique le conférencier.
Pour Michel Lauzon, président de la Table de concertation, le projet du musée régional maskoutain est d’abord une question de choix. « À Saint-Hyacinthe, nous avons fait le choix d’un centre aquatique à 22 M$ et d’un centre des arts. Je crois qu’il est temps maintenant de faire le choix d’un complexe culturel surtout qu’il s’agit d’un projet unique en son genre au Québec et au Canada », conclut M. Lauzon.