Le restaurant était bondé et les participants, très expressifs en écoutant la soirée électorale sur les ondes de Radio-Canada. Plusieurs jubilaient en voyant les nouveaux députés solidaires élus, mais ils s’intéressaient particulièrement aux résultats de la lutte locale. Sans grande surprise, Chantal Soucy s’est vite démarquée dans les votes, mais QS livrait une chaude lutte au Parti québécois (PQ) pour la seconde position. C’est seulement vers 23 h 45 que les dernières boîtes de scrutin ont été dépouillées, confirmant cette petite victoire morale des solidaires locaux.
UN SYMBOLE
Cette « victoire » est purement symbolique, mais elle montre une évolution ferme des appuis de QS dans Saint-Hyacinthe : en 2014, Danielle Pelland avait amassé 2 806 voix, soit 6,9 %, mais Marijo Demers a attiré plus de 4 000 voix supplémentaires (6 826), valant donc 16,72 % du vote maskoutain. Le symbole est encore plus fort en considérant que QS a dépassé le score du candidat péquiste Daniel Breton de quelques centaines de voix. « Daniel Breton a beaucoup d’expériencede campagne. Il a été député et ministre et c’est une figure médiatique très connue. Moi, je suis nobody », a rappelé la candidate Demers devant ses partisans fiers de la voir aussi bien performer dans cet ancien fief péquiste et face à un candidat vedette.
Les solidaires ont aussi célébré les bons résultats dans la région, dont ceux de Johnson, circonscription voisine où QS a terminé deuxième avec 17,86 % des voix. Rappelons qu’à l’échelle de la province, ce jeune parti a attiré 16,10 % des votes.
Il est encore trop tôt pour dire si Marijo Demers compte retourner dans l’arène politique dans quatre ans, mais elle assure avoir eu du plaisir durant la campagne, ce qui était son premier objectif en se présentant.
Dès mardi matin, après une courte nuit, c’était le retour à la réalité pour Mme Demers, professeure de sciences politiques au Cégep de Saint-Hyacinthe.