Comme le légendaire animal qui a parcouru le continent en un autre temps, Serge Bouchard, né bien avant l’invention de la poutine et du masque de hockey, sera encore étudié à l’université pendant des années. Ainsi, malgré sa mort, nous n’avons pas perdu une part importante de notre culture, au contraire, nous serons des milliers à le découvrir ou le relire.
L’homme, son sourire lumineux et ses yeux d’espoir triste ne sont plus, mais restent ses mots, sa pensée et surtout cette voix grave, dont la profondeur de la tonalité ne nous faisait pas que vibrer, mais aussi raisonner. Voilà pourquoi il était aimé de tous. Brillant intellectuel, il n’utilisait que des mots ordinaires pour s’adresser à notre intelligence avec cœur. Avec humilité et modestie, il arrivait à simplifier des choses complexes tout en conservant toutes leurs nuances.
Il nous guidait dans l’exploration du territoire et ses routes infinies à travers les yeux de celles et ceux qui y vivent. Ce scientifique humaniste nous faisait découvrir nos sœurs et frères des Premières nations avec admiration, amour et respect. Mais surtout, il réussissait à parler de nous, de notre propre humanité en nous racontant celle des autres.
C’est là son plus bel héritage.