5 janvier 2023 - 07:00
Reda Benbaziz
Un joyau algérien avec le Club de boxe Saint-Hyacinthe
Par: Maxime Prévost Durand
Arrivé d’Algérie cet automne, l’Olympien Reda Benbaziz (au centre) s’est joint au Club de boxe Saint-Hyacinthe avec un seul but en tête : faire le saut chez les professionnels. Il peut déjà dire mission accomplie grâce aux efforts déployés par les entraîneurs Marc Seyer et Anthony Seyer, qui l’entourent sur la photo. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Arrivé d’Algérie cet automne, l’Olympien Reda Benbaziz (au centre) s’est joint au Club de boxe Saint-Hyacinthe avec un seul but en tête : faire le saut chez les professionnels. Il peut déjà dire mission accomplie grâce aux efforts déployés par les entraîneurs Marc Seyer et Anthony Seyer, qui l’entourent sur la photo. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Arrivé d’Algérie cet automne, l’Olympien Reda Benbaziz (au centre) s’est joint au Club de boxe Saint-Hyacinthe avec un seul but en tête : faire le saut chez les professionnels. Il peut déjà dire mission accomplie grâce aux efforts déployés par les entraîneurs Marc Seyer et Anthony Seyer, qui l’entourent sur la photo. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Arrivé d’Algérie cet automne, l’Olympien Reda Benbaziz (au centre) s’est joint au Club de boxe Saint-Hyacinthe avec un seul but en tête : faire le saut chez les professionnels. Il peut déjà dire mission accomplie grâce aux efforts déployés par les entraîneurs Marc Seyer et Anthony Seyer, qui l’entourent sur la photo. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Reda Benbaziz, un boxeur algérien de 29 ans qui a représenté son pays aux Jeux olympiques de Rio en 2016, caressait depuis longtemps le rêve de faire carrière chez les professionnels. Une simple bouteille lancée à la mer l’a amené à joindre le Club de boxe Saint-Hyacinthe cet automne et, déjà, son rêve est devenu réalité.

Arrivé au Québec le 12 octobre après plus d’un an de démarches, Reda a pu disputer son premier combat professionnel à peine quelques semaines plus tard sous les couleurs du club maskoutain avec les entraîneurs Marc Seyer et Anthony Seyer dans son coin.

Ce grand moment a eu lieu le 2 décembre dans le cadre d’un gala organisé par le promoteur canadien Three Lions Promotions à Sydney, en Nouvelle-Écosse. Le gaucher, qui a cumulé plus de 225 combats chez les amateurs, a démontré qu’il était prêt pour ce nouveau chapitre de sa carrière en disposant facilement du Mexicain Luis Ricardo Ramirez Garcia (1-0) par TKO au 2e round.

Et dire que tout ça découle d’un simple message que la femme de l’athlète a envoyé au Club de boxe Saint-Hyacinthe via sa page Facebook.

« J’avais le rêve de passer chez les professionnels, mais en Algérie, il n’y a pas de boxe professionnelle comme ici. Je cherchais des gens qui pouvaient m’aider et je pensais au Canada parce que je voyais que la boxe professionnelle y était bien », raconte Reda Benbaziz, dont la carrière amateur a été marquée par des médailles d’or au Championnat d’Afrique, aux Jeux africains et aux Jeux méditerranéens, notamment.

« J’ai essayé en France, mais ça ne marchait pas, poursuit-il. C’était mon rêve de venir au Canada, mais je ne savais pas comment y arriver parce que je ne connaissais personne ici. Ma femme a vu que j’étais découragé et elle a contacté différents clubs sur Facebook en racontant mon histoire. Anthony est le seul qui a daigné répondre. »

Au départ, le jeune entraîneur du Club de boxe Saint-Hyacinthe a cru à un faux compte. Mais sa curiosité a été piquée et, après avoir fait quelques recherches, il a répondu au fameux message.

« Dès qu’on a commencé à se parler par FaceTime, ça a cliqué », affirme Anthony Seyer.

Les conversations se sont multipliées et, voyant qu’ils partageaient une vision commune, des efforts ont été déployés pour amener Reda au Canada. Le processus qui a suivi a été long, ardu et parsemé d’embûches, mais il a finalement porté ses fruits.

« Il y a eu des moments où j’ai pensé tout lâcher, avoue l’entraîneur, qui a fait toutes les démarches par lui-même. Je n’en ai parlé à personne parce que, chaque fois que j’avais une idée et que j’en parlais à d’autres, on me disait que ça ne marcherait pas et ça me décourageait. Je me suis dit que j’allais juste le faire et nous voilà rendus là aujourd’hui. L’histoire de Reda m’a démontré que, lorsque tu veux quelque chose dans la vie, tu peux y arriver malgré les problèmes que tu rencontres. »

Tracer son avenir

Pour son premier combat professionnel, Reda Benbaziz savait qu’il n’avait pas place à l’erreur, surtout après tous les efforts déployés pour arriver enfin à ce moment.

« J’étais vraiment stressé avant le combat, reconnaît-il. Je n’aime pas dire ça, mais si je ne gagnais pas, ça aurait été la pire des choses. Tout ce qu’on avait fait aurait disparu. J’ai géré mon stress au vestiaire et j’ai tout donné pour gagner pendant le combat. C’est ce combat qui traçait mon avenir dans la boxe professionnelle. »

Cette affirmation ne pourrait être plus vraie puisqu’à la suite de sa performance, la nouvelle coqueluche du Club de boxe Saint-Hyacinthe a signé un contrat de quatre ans avec Three Lions Promotions. L’Algérien remontera d’ailleurs sur le ring le 11 février lors d’un gala présenté à Hamilton, en Ontario.

« Reda a bien fait à son premier combat, mais on n’a encore rien vu. Le plus beau s’en vient », promet Anthony Seyer, qui encadre son nouveau protégé sur le plan physique pendant que son père, Marc Seyer, s’occupe des entraînements entre les câbles.

« Je suis venu ici pour démontrer mes capacités, indique avec assurance le pugiliste de 29 ans. La famille Seyer et le Club de boxe Saint-Hyacinthe m’ont fait confiance, et j’ai confiance en eux. C’est cette confiance entre nous qui va nous permettre de réaliser de grandes choses. »

Habitué de travailler avec le même entraîneur depuis qu’il a commencé à boxer, Reda dit apprécier l’approche des Seyer et le respect qu’ils témoignent envers ses forces.

« Ils connaissent mon style et ils ne vont pas le changer, mentionne l’Algérien. Ils vont plutôt m’aider à faire ressortir le maximum de mon style et j’ai trop aimé ça de leur part. »

Le gaucher se décrit comme un boxeur qui travaille surtout « en distance, avec des contre-attaques », plutôt qu’en corps à corps.

« Ce qu’on veut travailler avec lui, c’est surtout sa force de frappe pour l’aider à passer à un autre niveau », résume Anthony.

En parallèle, Reda garde aussi le contact avec son entraîneur algérien. « Je lui ai parlé avant mon combat. Il est très content pour moi. Je travaillais avec lui depuis mon enfance. C’est lui qui m’a appris à boxer. Il m’a encouragé à venir ici pour vivre mon rêve. »

« Le jour où on va être en combat de Championnat du monde, son coach d’Algérie va venir dans le coin avec nous », ajoute Anthony Seyer, comme s’il faisait une projection de l’avenir.

Au-delà de ses exploits sportifs, Reda s’est aussi intégré rapidement au sein du club maskoutain. Dès ses premiers jours dans l’entourage de la famille Seyer, il s’est impliqué auprès des jeunes athlètes du club en épaulant les entraîneurs lors de différentes compétitions.

Maintenant qu’il est installé à Saint-Hyacinthe et qu’il est sous contrat avec un promoteur, Reda Benbaziz souhaite rapatrier sa femme et leur fils, qu’il a laissés derrière lui en Algérie pour poursuivre son rêve. « Mon plan est de les amener ici. Je vais devenir Maskoutain et Québécois et ça me fait un grand plaisir de représenter le Québec. »

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