13 mai 2021 - 07:00
Complexe de diagnostic vétérinaire inauguré en juin 2012
Un litige perdure entre le MAPAQ et Groupe Aecon
Par: Jean-Luc Lorry
Le Laboratoire de santé animale qui est intégré au Complexe de diagnostic et d’épidémiosurveillance vétérinaires du Québec, propriété du MAPAQ, fait l’objet d’un litige en lien avec sa construction qui remonte à plusieurs années. Photothèque | Le Courrier ©

Le Laboratoire de santé animale qui est intégré au Complexe de diagnostic et d’épidémiosurveillance vétérinaires du Québec, propriété du MAPAQ, fait l’objet d’un litige en lien avec sa construction qui remonte à plusieurs années. Photothèque | Le Courrier ©

Presque neuf ans après l’inauguration du Complexe de diagnostic et d’épidémiosurveillance vétérinaires du Québec (CDEVQ), un litige perdure entre le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), propriétaire de l’édifice, et le Groupe Aecon, une entreprise torontoise qui avait décroché le contrat de construction, a appris LE COURRIER.

Le service des relations de presse du MAPAQ a répondu qu’aucun détail ne sera communiqué sur cette affaire. La seule information obtenue auprès du ministère de l’Agriculture est que ce dossier visiblement sensible est entre les mains d’un avocat du ministère de la Justice.

« Il s’agit d’un dossier administratif dont le litige est en cours de procédure. Nous ne ferons aucun commentaire », a répondu par courriel Laurence Voyzelle, attachée de presse au cabinet du ministre de l’Agriculture, André Lamontagne.

Richard Arsenault, vice-président au bureau montréalais du Groupe Aecon, n’a pas souhaité dévoiler la raison du litige.

En février, le MAPAQ s’est entendu sur les termes d’un contrat de services professionnels de gré à gré avec la firme Strategia Conseil de Québec pour être accompagné dans les dossiers en litige en lien avec la construction du CDEVQ.

« Le prestataire de services accompagnera le MAPAQ dans la préparation des séances de négociation avec l’entrepreneur général Aecon dans le but d’en arriver à un règlement à l’amiable dans les litiges qui les opposent en lien avec la construction du Laboratoire de santé animale de Saint-Hyacinthe [une composante du CDEVQ] », peut-on lire dans le document obtenu auprès du MAPAQ, en vertu de la loi d’accès à l’information.

Pour ce mandat, le MAPAQ s’est engagé contractuellement à verser un montant maximal de 45 000 $ à la firme Strategia Conseil. Situé sur la rue Sicotte à Saint-Hyacinthe, le CDEVQ est occupé par des employés du MAPAQ et de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal qui disposent chacun de laboratoires et partagent des espaces de recherche pour la nécropsie, la microbiologie et la bactériologie.

Selon le MAPAQ, l’ensemble du complexe représente un coût final de construction de 49,4 M$. Ce projet a été réalisé en consortium avec les firmes d’architecture NFOE, DMG et Jodoin Lamarre Pratte. Après trois années de construction, ce complexe moderne à la fine pointe de la technologie a été inauguré en juin 2012.

En décembre 2011, Madeleine Fortin, alors sous-ministre adjointe à la Direction générale de l’alimentation au MAPAQ, assurait au COURRIER que les dépenses imprévues avaient fait l’objet d’une réserve financière de 5,2 M$ incluse dans le budget. En octobre 2011, le Groupe Aecon avait déposé une hypothèque légale de construction pour un montant de 115 818 $. Deux ans plus tard, le sous-traitant Tavano Acoustique réclamait 2,5 M$ contre le Groupe Aecon Québec.

Avenants au contrat initial

Alors que le contrat de construction initial se chiffrait à 31 M$, des coûts supplémentaires étaient venus se greffer en cours de route.

En février 2013, la Liste des engagements financiers pour le MAPAQ indiquait que pour ce projet des avenants avaient été autorisés au Groupe Aecon Québec pour porter le contrat à 38,9 M$. « La modification comporte 16 demandes de changement pour un montant total de 1 010 871 $ », peut-on lire sur le document disponible en ligne.

En 2020, le Groupe Aecon a réalisé un chiffre d’affaires de 3,6 milliards $ dont le carnet de commandes se chiffrait à 6,5 milliards $ au 31 décembre 2020.

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