La courtière immobilière Denise Cloutier a obtenu une commission de plus de 145 000 $ pour avoir piloté le dossier et conclu l’accord entre le vendeur, Yvan Larivée, et l’acheteur, Multi-Services Santé Richelieu-Yamaska.
Ce qui avait débuté comme une implication bénévole dans le projet de clinique – ce que d’autres administrateurs de la fondation ont aussi fait – s’est finalement retrouvée à devenir « une charge de travail incommensurable » pour la courtière, a justifié Isabelle Doyon, la directrice générale de la fondation Honoré-Mercier. « À un certain moment, il faut distinguer le bénévolat du gagne-pain », a-t-elle ajouté.
La principale intéressée a confirmé s’être investie pleinement dans le projet, à un point « où ça n’avait plus de bons sens ». C’est pourquoi elle s’est dite « tout à fait sereine » avec sa rétribution. Elle a alors déclaré son intérêt au conseil d’administration et s’est retirée des votes sur le dossier, a-t-elle défendu.
Comme son implication empiétait sur son travail habituel, « on trouvait tout à fait normal de la rémunérer », a aussi expliqué Royal Lemieux, président de Multi-Services Santé Richelieu-Yamaska. Il a alors été convenu qu’une commission lui serait versée si la transaction se complétait, ce qui avait alors à peine 10 % de chances d’arriver, a-t-il précisé. L’acheteur et le vendeur ont accepté de lui verser chacun 1,25 % de la vente totalisant 5,84 M$, d’où le montant de 145 874 $.
Un pourcentage de commission peu élevé comparativement au marché, juge Isabelle Doyon, qui considère que les efforts déployés par Denise Cloutier « dépassaient largement le travail normal d’un courtier ». Mme Cloutier soutient avoir donné 30 à 50 heures par semaine pendant quatre mois pour mener à bien la transaction. Le Dr Gilles Brien, président de la fondation Honoré-Mercier, a soutenu qu’elle a été le « pilier principal » de l’opération.
À savoir si son rôle à la fondation l’a privilégiée pour obtenir le mandat, elle a dû reconnaître que oui, mais que la transaction n’aurait peut-être pas eu lieu autrement. Comme tout organisme, la fondation va utiliser d’abord son expertise à l’interne, entre autres pour éviter d’ébruiter ses intérêts. La relation avec un vendeur est aussi très fragile et se retirer n’aurait pas été judicieux, juge-t-elle.
Rappelons que Denise Cloutier est administratrice de la Fondation Honoré-Mercier. La commission a été versée par Yvan Larivée et Multi-Services Santé Richelieu-Yamaska. Cette entité a été mise sur pied par la Fondation Honoré-Mercier pour porter le projet de polyclinique. Royal Lemieux et le Dr Gilles Brien y occupent respectivement les rôles de président et de vice-président, échangeant ainsi leur rôle à la fondation.
Le projet de polyclinique est toujours en plein développement et Denise Cloutier a indiqué qu’elle continuerait de s’y impliquer bénévolement avec ses collègues de la fondation.