10 mars 2022 - 07:00
Un militaire de Saint-Hyacinthe de retour d’Ukraine
Par: Sarah-Eve Charland
Le capitaine Billy Bouchard

Le capitaine Billy Bouchard

Le capitaine Billy Bouchard pendant une cérémonie dans le cadre du jour du Souvenir le 11 novembre 2021, en Ukraine. Photo gracieuseté

Le capitaine Billy Bouchard pendant une cérémonie dans le cadre du jour du Souvenir le 11 novembre 2021, en Ukraine. Photo gracieuseté

Après avoir passé plusieurs mois en Ukraine, un militaire de Saint-Hyacinthe, le capitaine Billy Bouchard, a été transféré en Pologne lorsque les signes d’une invasion imminente de la Russie en sol ukrainien se sont fait sentir. Il a observé les premières attaques russes par le biais de ses collègues se trouvant toujours en Ukraine.

Près de deux semaines avant les premières attaques de la Russie sur l’Ukraine le 24 février, le groupe de militaires dont faisait partie le capitaine Bouchard a été déplacé dans le pays voisin par mesure préventive afin d’assurer leur sécurité.

« Quand les tensions ont commencé à monter, on a été déployés en Pologne pour notre sécurité. Même si on n’était plus en Ukraine, on a ressenti les tensions. On connaissait des gens là-bas [en Ukraine] évidemment. On a travaillé avec des linguistes, du personnel comme ça. On a vu tout ça se passer à travers leurs yeux. Ça a été plus difficile pour plusieurs des membres [de l’équipe militaire]. Il y avait beaucoup de personnes qu’on connaissait là-bas », se rappelle le soldat du 6e Bataillon, Royal 22e Régiment.

Le matin des premières attaques a créé une certaine effervescence dans l’équipe. Il raconte que les discussions étaient particulièrement animées. « On a commencé à recevoir des textos, des informations directes et des vidéos de nos collègues. Ils nous ont envoyé des choses surnaturelles auxquelles on ne croyait pas. […] On ne pensait pas que ça allait arriver. Tout le monde était assez choqué. Ça a créé un climat de surprise », raconte le capitaine.

De retour au Québec depuis plus d’une semaine, il n’en connaît pas plus sur la situation des collègues ukrainiens qu’il a côtoyés pendant des mois. « Ça me trotte encore en tête évidemment. Je pense à eux. Tous mes souhaits de bien-être sont avec eux. »

En 2014, les Russes se sont emparés de la Crimée lorsque l’Ukraine a demandé d’intégrer l’OTAN. L’année suivante, le Canada s’est engagé à aider le pays en envoyant des soldats pour les former. Le capitaine Billy Bouchard a donc été déployé en Ukraine en septembre 2021 dans le cadre de l’opération UNIFIER pour participer à la formation des Ukrainiens. Il était commandant adjoint d’une sous-unité dédiée à l’instruction. Son équipe regroupait une trentaine de personnes.

« L’objectif de la mission était de les rendre opérationnels avec l’OTAN. Ce n’était pas une force incompétente, vraiment pas. Notre but était simplement de faire une standardisation et de s’assurer qu’ils respectent les normes de l’OTAN. C’était à leur demande qu’on faisait ça. Ça faisait un bout de temps que le Canada était là. Les Ukrainiens avaient vraiment bien évolué », souligne-t-il.

Il s’agissait de la première mission du capitaine Bouchard en Ukraine. Il en garde d’excellents souvenirs. Selon le militaire, les Ukrainiens sont accueillants et ouverts d’esprit. Il a toujours adoré travailler avec eux. Il se souviendra du plaisir à échanger des patchs avec les Ukrainiens.

« On met des patchs à velcro qui représentent nos unités, par exemple, sur nos uniformes. Les Ukrainiens sont de très grands fans des patchs. Ils aiment les [collectionner]. Comme les cartes de hockey quand on était jeunes, j’avais l’impression que c’était ça qu’on faisait », se remémore-t-il.

Saint-Hyacinthe terre d’accueil

L’Union des municipalités du Québec a annoncé, mardi, que 14 villes avaient été approchées pour accueillir des réfugiés ukrainiens, dont Saint-Hyacinthe.

Une rencontre entre le ministère de l’Immigration et la Maison de la famille des Maskoutains a eu lieu mercredi après-midi. Plus de détails suivront la semaine prochaine.

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