Mais devant le scepticisme ambiant face à ce véhicule, je me devais d’en faire un essai plus long et plus complet que mes quelques jours habituels, question de voir si je pouvais m’adapter.
Autonomie réduite
Pour circuler en ville, les 160 kilomètres offerts par le véhicule sont largement suffisants en général. Chérie travaille à quelques kilomètres de la maison, quand ce n’est pas carrément en télétravail, et quand je n’ai pas d’engagement extérieur, je suis aussi un télétravailleur expérimenté.
Nul besoin de préciser que, dans ces circonstances, même les recharges n’étaient pas quotidiennes, compte tenu de nos besoins. J’ai quand même poussé l’audace un peu plus loin, en laissant Fiston, mon nouveau collaborateur sur un balado que nous enregistrons ensemble, conduire la voiture durant quelques jours.
Précisons que Fiston est un urbain montréalais dans toute sa splendeur. Il habite sur une rue passante, où le stationnement facile est une légende et où les bornes de recharge sont situées à au moins une station de métro de son domicile. Puis, comme il habite au 3e étage, pas question de brancher à la maison.
L’usage est donc différent. Mais il a adoré son expérience. Parce que ses randonnées sont en général assez courtes, surtout dans la ville ou les environs, et que la présence de bornes de recharge dans l’environnement de ses commerces préférés a permis un usage sans souci. Un exemple : en faisant l’épicerie, il pouvait bénéficier d’une recharge d’une heure tout simplement en complétant ses commissions.
Comme la recharge complète sur une borne de niveau 2 de la Mazda MX-30 ne prend que trois heures environ, ce genre de recharge occasionnelle était suffisant pour son usage. Il faut cependant apprendre à gérer un peu le stress de voir descendre l’autonomie à de très bas niveaux pour l’apprécier à sa juste valeur.
Nous avons toutefois, tant lui que moi, poussé l’audace encore un peu plus loin. J’ai, par exemple, vécu l’expérience de reconduire des amis à l’aéroport Montréal-Trudeau, en partant de Saint-Hyacinthe. Distance théorique : 76 kilomètres dans chaque direction, pour un total de 152 kilomètres. Ce qui, vous l’aurez compris, nous mène à la limite de la capacité.
C’est exactement ce qui s’est passé, car je suis revenu à la maison avec une autonomie d’à peine une dizaine de kilomètres. Ce qui m’a sauvé? Le fait que je sois resté coincé dans un trafic abondant à Montréal. Les freinages fréquents et ma moyenne de vitesse à 99 km/h m’ont permis l’aller-retour. Mais pas certain que je le referais sans recharger sur la route.
Quant à Fiston, il a fait le trajet Saint-Hyacinthe-Sherbrooke. Heureusement pour lui, une borne de niveau 2 était disponible à distance de marche de la destination. Il a donc pu recharger avant le retour et a vécu son aventure sans anicroche et à moindres coûts puisque la recharge ne lui aura coûté que quelques dollars.
La conduite
Évidemment, on doit aussi parler de la conduite amusante, du design un peu étriqué qui rend le véhicule joli, mais peu pratique (mes passagers pour l’aéroport pourraient vous en parler), pour dire que la Mazda MX-30 vaut quand même le détour.
À la condition, et c’est là que le bât blesse, que vous soyez prêts à opter pour une voiture de 42 000 $ de base, alors que la version GT débute à 48 000 $. Peu importe sa version, la MX-30 sera toujours un second véhicule dans la maison, si vous souhaitez parcourir les routes sans souci. Il lui faudra donc améliorer ses capacités pour offrir une véritable alternative.
Les rumeurs disent que la voiture ne serait pas de retour en 2023, du moins pas dans sa forme actuelle. Je l’avoue, malgré sa faible autonomie, ce serait dommage de la perdre. Car j’ai beaucoup aimé la Mazda MX-30. Il est vrai qu’elle s’adresse à un public précis, mais j’avoue avoir eu un peu de peine de m’en défaire après quelques semaines à son volant. Disons qu’elle a suffisamment de qualités pour qu’on lui pardonne quelques défauts.