Comme l’idée est plus vendeuse et moins périlleuse qu’une réforme du mode de scrutin, le gouvernement Legault vient de passer de la parole aux actes. Il a déposé un projet de loi qui prévoit grosso modo l’abolition des élections scolaires et… un changement de nom! Nos commissions scolaires n’en seront plus en février prochain. Elles deviendront des centres de services scolaires. Je suggère qu’on ajoute le mot Hyacinthe au bout, question de faire de notre Commission scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSH) le centre de services scolaires de Hyacinthe (CSSH). Aussi bien essayer d’épargner quelques dollars en évitant la coûteuse modification de l’image corporative, des logos et de la papeterie. Cela permettra peut-être l’embauche d’un concierge et sa boîte de granules. Ne nous y trompons pas. Le gouvernement ne vient pas de décréter la mort des commissions scolaires. Elles sont là pour rester et n’en déplaise aux députés de la CAQ, elles ont une utilité certaine en donnant déjà des services pertinents aux écoles.
Non, le gouvernement vient essentiellement d’abolir la démocratie scolaire. Certains diront qu’elle tenait à peu de choses vu le taux de participation ridiculement bas aux élections scolaires, mais les gouvernements précédents n’ont jamais rien fait pour changer la donne. L’idée de les jumeler aux élections municipales aurait certes été intéressante, avant d’y aller d’une réforme pas si nécessaire dans le fond.
On va donc remercier les commissaires et les remplacer en bonne partie par des représentants issus des comités de parents qui sont connectés sur les besoins des élèves dans les écoles. C’est ironique, car bien des écoles peinent à former, à compléter et à réunir ces comités. Il faut souvent stimuler le volontariat.
Les décisions ne se prendront plus au niveau du conseil des commissaires, mais au niveau du conseil d’administration du centre de services où il y aura des représentants de la communauté et des employés du centre de services. Pas certain que les représentants désignés de la communauté seront plus dédiés, motivés et investis dans leur boulot que nos commissaires actuels.
Ha oui, j’oubliais. Le gouvernement estime que ce brassage de structure va lui permettre d’épargner 45 M$ sur quatre ans. Des peanuts. Mais il assure que tout cet argent servira à engager des professionnels. Les mêmes professionnels que les commissions scolaires peinent à engager actuellement. Gros progrès…