Déjà habituée de lever sur les plus grands plateaux du monde chez les juniors, la porte-couleurs du club La Machine Rouge vivait ici sa toute première expérience internationale chez les seniors. Et même si elle était la plus jeune compétitrice, elle ne s’est pas laissé impressionner par l’ampleur du moment.
Charlotte a raflé la médaille d’argent dans la catégorie des 64 kg grâce à un total de 212 kg. Elle s’est même emparée provisoirement du 1er rang après l’arraché avec une barre de 96 kg – sa meilleure en carrière et un record canadien junior. À l’épaulé-jeté, elle n’a toutefois réussi qu’un de ses trois essais, son premier à 116 kg, ce qui l’a empêchée de conserver son avance et l’a fait glisser au second rang.
La Colombienne Rosive Silgado a été la seule à devancer Charlotte au classement cumulatif. Après avoir accusé un retard d’un kilo sur la Maskoutaine à l’arraché, Silgado a semblé plus à l’aise à l’épaulé-jeté, soulevant une barre de 125 kg qui lui a permis de se hisser au 1er rang avec un total de 220 kg, soit 8 kg de plus que Charlotte. Une autre Colombienne, Rosalba Morales, a complété le podium.
« On s’attendait à ce que les Colombiennes soient fortes. Elles étaient classées au-dessus de moi sur la dernière liste préliminaire avant la compétition. Donc, à l’arraché, je ne m’attendais vraiment pas à finir première. J’étais vraiment étonnée. Mais je ne pensais pas trop à ça durant la compétition. Je me concentrais sur mes barres à lever », a commenté Charlotte Simoneau en entrevue avec LE COURRIER à son retour au pays.
La Maskoutaine, qui affichait une grande forme dans les semaines précédant la compétition, a évoqué des conditions difficiles au Venezuela. En plus d’un long voyage et des nuits plus courtes, l’altitude de la ville dans laquelle elle se trouvait a eu un effet sur ses performances, a-t-elle noté.
« Les journées avant la compétition, à l’entraînement, je voyais facilement des petits points noirs [parce que la respiration était plus difficile], donc ça ajoutait un certain stress. À mon essai à 121 kg à l’épaulé-jeté, j’ai oublié de respirer entre mon épaulé et mon jeté et j’ai eu un petit blackout. Rien de trop gros, mais je n’ai pas pu finir mon mouvement », donne-t-elle en exemple.
« Je suis contente de ma performance, mais pas satisfaite. Mes entraînements allaient quand même bien, donc je me serais attendue à un peu plus », a-t-elle affirmé, évoquant notamment son dernier essai à l’arraché, une barre de 98 kg qu’elle a raté de peu.
Cela dit, l’athlète de 18 ans sort la tête haute de cette première expérience internationale chez les seniors.
« Ça m’amène beaucoup de confiance pour mes prochaines compétitions », a souligné celle qui avait également remporté la médaille d’argent au Championnat du monde junior d’haltérophilie en novembre.
Au cours de la prochaine année, Charlotte devrait représenter le Canada à nouveau sur la scène internationale lors du championnat panaméricain junior et du Championnat du monde junior. Elle participera également au championnat canadien, autant chez les juniors que chez les seniors.
À peine revenue au pays, la Maskoutaine s’est rendue à Sherbrooke afin d’accompagner la délégation d’haltérophilie de Richelieu-Yamaska en tant que missionnaire à la Finale provinciale des Jeux du Québec. Rappelons qu’à pareille date l’an dernier, Charlotte réécrivait le livre des records des Jeux du Québec dans la catégorie des 64 kg alors qu’elle en était à sa dernière année d’admissibilité.