21 mars 2024 - 03:00
Exceldor
Un passage obligé à la CPTAQ pour construire
Par: Sarah-Eve Charland
La parcelle qui fait l’objet d’une demande auprès de la CPTAQ s’étend sur près de 1000 mètres carrés. Photothèque | Le Courrier ©

La parcelle qui fait l’objet d’une demande auprès de la CPTAQ s’étend sur près de 1000 mètres carrés. Photothèque | Le Courrier ©

La Ville de Saint-Hyacinthe devra plaider à nouveau devant la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) afin de fignoler les derniers détails pour la construction de l’abattoir d’Exceldor sur son territoire. Mais la Ville ne s’en inquiète pas outre mesure, il s’agirait d’une simple formalité.

Dans son jugement rendu à l’automne 2021, la CPTAQ affirmait comprendre que des conduites d’aqueduc et d’égout sanitaires devraient probablement partir de la rue Bérard pour se rendre au terrain en traversant le ruisseau Plein Champ et la bande riveraine, ce qui se retrouve en dehors des 10 hectares autorisés. « Si tel est le cas, une nouvelle demande spécifique à ces utilisations devra être déposée à la Commission », ajoutait la Commission.

Cela aura pris près d’un an et demi pour élaborer les plans d’implantations et identifier le meilleur scénario. Une nouvelle demande sera donc déposée conjointement avec Exceldor auprès de la CPTAQ afin d’autoriser des travaux sur près de 1000 mètres carrés. La Ville estime que ces aménagements n’entraîneront pas de perte additionnelle du sol et ne causeront pas d’effet sur les activités agricoles existantes.

La Ville devra obtenir l’autorisation de la CPTAQ avant de commencer les travaux. « Si tout va bien, ça devrait prendre quelques mois. Ce n’est qu’une formalité », affirme la directrice générale de la Ville de Saint-Hyacinthe, Chantal Frigon.

Une voie d’accès

Le jugement de la CPTAQ excluait la possibilité de prolonger la rue Charles-Gilbert dans l’objectif de dissuader Saint-Hyacinthe d’espérer tout autre agrandissement du parc industriel. Selon la Ville, aménager un accès à partir de la rue Pinard représentait tout un défi en raison du fort achalandage sur cette rue. Cela aurait nécessité un élargissement de la rue.

L’administration municipale envisage donc d’aménager une voie d’accès à partir de l’avenue Bérard en traversant un terrain vacant appartenant à la Ville, et en zone industrielle, afin de relier les nouvelles installations au parc industriel Olivier-Chalifoux. La démarche auprès de la CPTAQ vise aussi à permettre la construction de cette rue, qui empiète sur la zone agricole. Elle se composera d’un ponceau surplombant le ruisseau Plein Champ. Le budget réservé à l’aménagement d’une voie d’accès a été retiré du Programme triennal d’immobilisations (PTI) 2024-2026 de la Ville de Saint-Hyacinthe. L’année d’avant, la Ville prévoyait une somme de 1 160 000 $.

« On ne sait pas quand la construction va commencer. Ce ne sera pas cette année et on ne sait pas si ce sera 2025 », ajoute le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard.

La transaction pour la vente du terrain à Exceldor devrait se concrétiser d’une semaine à l’autre, dit-il. À savoir si l’entente conclue entre la Ville et la coopérative sera rendue publique, cela dépendra de la volonté d’Exceldor. « Il faut que les deux parties soient d’accord. Tant qu’ils ne commenceront pas à construire, ils vont désirer la garder confidentielle, probablement », poursuit M. Beauregard.

« Du côté d’Exceldor, nous avons déjà mentionné que notre projet est présentement sur pause compte tenu de différents facteurs de nature économique et qu’il sera réévalué sur une base annuelle par la direction, souligne la porte-parole d’Exceldor, Gabrielle Fallu. Exceldor a toutefois l’intention de procéder à l’achat du terrain. »

Nos questions sur les nouvelles estimations d’investissements et le montage financier sont restées lettre morte.

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