C’est la conjointe de M. Parizeau, Lisette Lapointe, qui a annoncé sobrement son décès sur les réseaux sociaux vers minuit, lundi. « Immense peine ce soir. L’homme de ma vie est parti. Tout en douceur, entouré de plein d’amour… Infinie tristesse et un vide immense… », a-t-elle indiqué sur son compte Twitter.
M. Parizeau a été emporté par le cancer, après plusieurs mois de dialyse pour des problèmes rénaux, a indiqué La Presse.
Élu chef du Parti québécois en 1988, Jacques Parizeau a accédé au poste de premier ministre en 1994. La défaite au référendum de 1995 a toutefois sonné le glas de sa carrière politique et il a démissionné en 1996 après un an et quatre mois au pouvoir.
Figure de proue du mouvement indépendantiste, « Monsieur » Parizeau n’a jamais perdu sa volonté de faire du Québec un pays. On lui doit entre autres la création de la Caisse de dépôt et placement du Québec, une société d’État qui se voulait à l’époque un levier économie pour la province, alors prisonnière des grandes institutions bancaires.
Entrevue exclusive
Le grand homme qu’était Jacques Parizeau avait fait un arrêt remarqué à Saint-Hyacinthe en août 1994, accordant au COURRIER la première entrevue dans un hebdomadaire régional de cette campagne électorale.
L’article le décrit comme étant décontracté, en grande forme et sûr de lui.
Parizeau avait fait de l’agriculture son fer de lance afin de séduire l’électorat maskoutain. « Les Libéraux n’ont pas accordé la même importance à l’agriculture et des glissements très prononcés sont d’ailleurs en train de se produire. […] Les investissements agricoles ont été réduits de moitié en 10 ans », décriait-il alors.
Celui qui a été ministre des Finances sous René Lévesque avait aussi été invité à se prononcer sur la souveraineté par le journal. « Pour être capables de tenir un référendum, nous devons nous préparer. […] Il faut quand même que le jour où le Québec sera souverain, les fonctionnaires fédéraux sachent dans quels bureaux ils vont travailler! »
Même si le « non » l’a emporté à l’arraché en octobre 1995, M. Parizeau avait tenu parole en affirmant qu’il tiendrait un référendum 8 à 10 mois après sa victoire au scrutin de septembre 1994.
Jacques Parizeau s’opposait fortement au regroupement des municipalités, une situation qui aurait entraîné des « déséconomies » d’échelle selon lui.
M. Parizeau est revenu à Saint-Hyacinthe à au moins deux reprises en 2000 pour appuyer le Bloc québécois du comté de Saint-Hyacinthe-Bagot et son candidat Yvan Loubier.