23 avril 2015 - 00:00
Un patrimoine à préserver
Par: Le Courrier

Comme il semble que la ­décision finale du Comité de démolition de la Ville de Saint-Hyacinthe ne soit pas encore donnée, je me ­permets de tenter un ultime plaidoyer en faveur de la sauvegarde et de la restauration de cet immeuble patrimonial de Saint-Hyacinthe.

Tel que mentionné dans ce journal il y a quelques semaines, l’immeuble de l’ancienne E.T. Corset est le plus ancien ­témoin industriel de Saint-Hyacinthe ­encore existant. Construit en 1892, ce ­vénérable doyen du milieu industriel de l’époque des textiles continu d’avoir fière allure malgré certains signes de fatigue causés par le poids des années.

Saint-Hyacinthe a la chance d’avoir ­encore plusieurs bâtiments patrimoniaux sur son territoire malgré plusieurs démolitions depuis le début des années 1960. Qu’il s’agisse de maisons ­anciennes, de couvents, d’anciennes usines comme la Yamaska Shirt, la ville a un cachet unique, une âme différente des autres villes comparables au Québec. Il y a donc chez nous un plus que les autres villes. Si, depuis plusieurs décennies, on parle de « Saint-Hyacinthe-la-Jolie », c’est en bonne partie grâce à ce patrimoine.

J’habite à Saint-Hyacinthe depuis 1987. Je ne m’y suis pas établi pour me rapprocher de mon travail; comme à l’époque je travaillais à Granby, je m’en suis même éloigné. Ce n’est pas non plus pour les infrastructures sportives, de loisirs, ­commerciales ou autres car nous ­pouvons les trouver facilement ailleurs. Ce qui m’a amené à Saint-Hyacinthe en 1987, sur la rue Saint-Pierre, à La Providence, c’est le charme de cette ville où l’on retrouve du moderne et de l’ancien, où le patrimoine est encore bien présent, où le lien entre le passé, le présent et le futur s’harmonise. Ce qui m’a incité à m’installer à Saint-Hyacinthe, d’autres personnes ont eu jadis le même réflexe et pourraient l’avoir dans le futur.

À Saint-Hyacinthe et dans l’ensemble de la MRC des Maskoutains, les ­immeubles patrimoniaux ont besoin de valorisation, tout notre patrimoine ­devrait être vu comme un objet de fierté et non « un boulet à traîner », comme un ­investissement et un bon placement à long terme plutôt qu’une grande dépense inutile. Le patrimoine de Saint-Hyacinthe devrait notamment être valorisé dans l’actuelle campagne de publicité.

Sauvegarder la E.T. Corset, évitera la disparition d’un élément qui distingue notre ville des autres. C’est éviter le ­nivellement et empêcher que notre ville finisse par ressembler à toutes les autres villes. C’est continuer d’attirer à Saint-Hyacinthe de futurs citoyens accordant de la valeur et de l’intérêt à notre patrimoine.

En terminant, la Ville et la MRC font de gros efforts pour la protection de l’environnement notamment par le recyclage. D’anciens immeubles comme la E.T. Corset pourrait être recyclés, reconvertis et sauvés de la démolition, évitant l’enfouissement de matériaux encore sains issus de la destruction de ce bâtiment témoin de notre histoire. Une manière de plus de réaliser du développement durable.

Allons, sauvons la E.T. Corset, pour la sauvegarde d’un maillon de notre ­identité maskoutaine et pour la protection de l’environnement, tel que souhaité par la Loi québécoise sur le développement durable. Convertissons la E.T. Corset en un attrait pour Saint-Hyacinthe.

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