Selon les premières informations recueillies par LE COURRIER, on croit qu’il tentait de rejoindre l’aéroport de Saint-Hyacinthe pour un atterrissage d’urgence quand l’accident spectaculaire est survenu. L’avion monomoteur s’est encastré au sol sur le nez, près d’un gros arbre et d’une résidence.
Rapidement, les secouristes ont accouru pour venir en aide au pilote demeuré coincé à l’intérieur de son appareil, dans une position précaire. Il était seul à bord.
Les pinces de désincarcération du Service des incendies de la Ville de Saint-Hyacinthe ont été nécessaires pour le libérer de sa fâcheuse position. Il a été conduit rapidement vers un centre hospitalier de la région de Montréal compte tenu de la gravité de ses blessures.
Si le soir même on disait craindre pour sa vie, les autorités ont confirmé mercredi matin que son état s’était heureusement stabilisé et qu’il était maintenant considéré comme hors de danger.
Un pilote expérimenté
Selon nos informations, c’est André Morin, propriétaire et chef instructeur de vol d’Aviation D.M. de Saint-Hyacinthe depuis près de 15 ans, qui était aux commandes de l’appareil au moment de l’écrasement. Pilote expérimenté depuis 1991, il possède une très longue feuille de route dans le domaine de l’aviation. Il est également inspecteur désigné de Transports Canada pour la vérification des licences des pilotes. Aviation D.M. se spécialise dans la location d’aéronefs.
À Saint-Hyacinthe tout particulièrement, la réputation d’André Morin n’est plus à faire. Il a formé de nombreux pilotes au cours de sa longue carrière. « C’est un événement très triste parce que c’est quelqu’un que l’on connaît bien. Il est dans le domaine depuis longtemps et il compte des dizaines de milliers d’heures de vol à son actif », a déclaré François Marquis, président de la corporation Aéroport de Saint-Hyacinthe.
Selon lui, M. Morin se dirigeait à l’aéroport pour faire atterrir son appareil lorsque le drame est survenu. S’il dit ignorer ce qui est à l’origine du crash, il exclut d’emblée une erreur de pilotage.
« C’est une référence dans le domaine, quelqu’un de très expérimenté. Ce n’est pas un novice. »
M. Marquis serait tenté d’explorer la piste du malaise ou du bris mécanique, bien que le type d’appareil impliqué dans l’accident ait assez bonne réputation. « Son avion était un Cessna 140, un petit avion de tourisme utilisé à des fins personnelles ou de tourisme. Ce n’est pas un type d’avion fragile, qui brise facilement dans les airs », a-t-il expliqué.
Quant aux conditions météo, il se dit convaincu que le vent qui soufflait avec autorité au moment de l’incident ne peut avoir déjoué un pilote aussi aguerri qu’André Morin. Les pilotes de cette trempe savent parfaitement composer avec les divers éléments et toutes les conditions météo, dit-il.
Le Bureau de la sécurité des transports du Canada enquête actuellement sur cet accident. Des spécialistes ont d’ailleurs inspecté la carlingue et le poste de pilotage mercredi matin. Il faudra cependant attendre les conclusions de leurs démarches pour être fixé sur la cause de l’écrasement.
Impliqué dans la communauté, André Morin avait partagé son expertise à quelques reprises avec des étudiantes de l’école Raymond de Saint-Hyacinthe et de l’école Ozias-Leduc de Mont-Saint-Hilaire notamment, il y a de cela une dizaine d’années. Sous sa supervision, elles avaient pu prendre les commandes d’un avion à son école de pilotage dans le cadre d’une activité de sensibilisation tenue dans le cadre de la Semaine mondiale des femmes de l’air.