8 septembre 2022 - 07:00
Un premier colloque agroalimentaire à Saint-Hyacinthe
Par: Adaée Beaulieu
Candice Cornet et Jean-Philippe Rocheleau, les initiateurs du colloque Nourrir demain. Photo gracieuseté

Candice Cornet et Jean-Philippe Rocheleau, les initiateurs du colloque Nourrir demain. Photo gracieuseté

Le premier colloque sur l’avenir de l’agroalimentaire au Québec, intitulé Nourrir demain et organisé par des professeurs du Cégep de Saint-Hyacinthe, se déroulera les 13 et 14 septembre. Les organisateurs espèrent en tirer des solutions concrètes afin de faire face aux nombreux défis auquel le domaine est confronté.

Candice Cornet, professeure au département de sciences humaines et chercheure en anthropologie, ainsi que son collègue Jean-Philippe Rocheleau, professeur au département de santé animale et épidémiologiste, ont eu l’idée de ce projet il y a plus d’un an alors que la pandémie a mis en évidence notamment les problèmes d’approvisionnement de la chaîne alimentaire avec, par exemple, les tablettes vides dans les épiceries. Mme Cornet indique aussi que la guerre en Ukraine n’a fait qu’accroître le problème. Des questions sur l’auto- nomie alimentaire et la santé sont désormais des enjeux majeurs, indique-t-elle.

« Il y a une nécessité de faire une transition. Les problèmes sont tentaculaires. Nous voulons regrouper les gens du milieu parce qu’ils ne se parlent pas assez. Ils travaillent en silo. Certains veulent faire des changements, mais ça nuit aux autres », déclare Candice Cornet.

Un comité scientifique a été créé afin de mettre sur pied le colloque et choisir les conférenciers. L’approche « une seule santé », c’est-à-dire qui regroupe santé animale, humaine et environnementale a été priorisée. « Quand on fait de l’agroalimentaire, on doit penser aux trois », explique Mme Cornet.

Déroulement

L’idée du colloque a suscité beaucoup d’intérêt. La professeure raconte que certaines personnes lui ont dit qu’il était temps qu’un colloque intersectionnel en agroalimentaire soit organisé, car c’est du jamais vu. Le 13 septembre au matin, une conférence grand public sur le portrait de l’agroalimentaire au Québec sera offerte au Cégep, mais il ne reste que quelques places sur les quelques centaines disponibles.

Le colloque se déplacera ensuite au Jardin Daniel A. Séguin pour le reste de l’événement et seules les personnes invitées pourront y assister. Les places ont déjà été comblées. Ce sera l’occasion de dévoiler les belles initiatives déjà réalisées dans la région et de réfléchir à d’autres pouvant être mises en place.

Une table ronde sera organisée le 14 septembre en fin d’avant-midi et les différents intervenants seront invités à discuter des façons de faire perdurer les changements. Chacun devra partager deux éléments concrets permettant de réaliser leur rêve pour l’agroalimentaire. Par la suite, en après-midi, aura lieu un atelier d’idéation. Les participants seront confrontés aux tensions agroalimentaires que vivent des personnages fictifs et devront trouver des solutions.

L’ensemble de l’événement est gratuit afin d’assurer qu’il soit accessible au plus grand nombre de personnes possibles, dont les étudiants. Les commanditaires permettent de payer la logistique du colloque, notamment la location de salle au Jardin Daniel A. Séguin, le traiteur, le matériel, l’élaboration du site Web et l’enregistrement des conférences.

La Ville de Saint-Hyacinthe y a contribué en octroyant une somme de 10 000 $ en échange d’une visibilité en tant que partenaire Or. « La Ville a décidé de participer au colloque qui s’inscrit parfaitement dans notre créneau distinctif de technopole agroalimentaire et garde-manger du Québec », affirme la directrice intérimaire à la direction des communications et de la participation citoyenne de la Ville de Saint-Hyacinthe, Jennifer Drouin-Ostiguy.

Projet futur

L’objectif des organisateurs est entre autres de permettre le réseautage entre les participants. Les professeurs souhaitent, dans environ un an, faire des suivis possiblement par le biais de sondages ou d’entrevues auprès des participants pour voir si des solutions concrètes ont vu le jour à la suite du colloque. Selon Candice Cornet, le tout pourrait même faire l’objet d’un livre.

Un autre colloque pourrait aussi être organisé par d’autres personnes dans une autre région, car la réalité est différente d’un endroit à l’autre.

« Nous voulons Nourrir demain pour ne pas mourir demain, car nous ne sommes pas du tout dans la durabilité en ce moment », conclut Candice Cornet.

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