27 janvier 2022 - 07:00
Bonification de salaires chez Olymel
Un premier échange entre la direction et l’usine de Saint-Hyacinthe
Par: Sarah Villemaire
La direction d’Olymel a convoqué les représentants syndicaux de l’usine de Saint-Hyacinthe afin d’échanger sur le dossier des conditions de travail. Photothèque | Le Courrier ©

La direction d’Olymel a convoqué les représentants syndicaux de l’usine de Saint-Hyacinthe afin d’échanger sur le dossier des conditions de travail. Photothèque | Le Courrier ©

Après Saint-Esprit et Yamachiche, les salariés de l’usine Olymel de Saint-Hyacinthe pourraient eux aussi obtenir des bonifications de salaire afin de contrer la pénurie de main-d’œuvre. Bien que rien ne soit assuré pour le moment, une première rencontre concernant la réouverture de la convention collective a tout de même eu lieu en début de semaine entre l’employeur et le syndicat de l’usine de transformation située sur l’avenue Saint-Jacques.

Le 15 décembre, les membres du Syndicat des Travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce (TUAC 1991-P) ont envoyé une lettre au siège social d’Olymel dans le but d’ouvrir la discussion entourant une possible hausse salariale des syndiqués pour les usines Olymel établies sur l’avenue Saint-Jacques à Saint-Hyacinthe et à Saint-Damase.

Les négociateurs de la compagnie Transport Transbo, située à Saint-Simon, ont eux aussi fait une demande pour une éventuelle rencontre avec l’employeur. Au moment d’écrire ces lignes, seule l’usine de Saint-Hyacinthe affiliée aux TUAC avait été contactée afin d’entamer la discussion.

Il s’agit d’une première réponse encourageante, selon le syndicat, qui espère que les rencontres se poursuivront d’ici les prochains jours. « C’est déjà un pas dans la bonne direction. On a ouvert plusieurs conventions collectives durant les derniers mois pour des questions, entre autres, de hausses salariales, et ça donne bon espoir pour la suite des choses », explique Roxane Larouche, responsable des communications des TUAC.

Mentionnons que la convention collective des travailleurs de l’usine Olymel de Saint-Hyacinthe arrivera à échéance le 30 novembre 2024. Lors des dernières négociations en 2017, les deux parties s’étaient entendues, entre autres, sur la création d’un REER avec la participation de l’employeur et l’amélioration des primes de soir.

En ce qui concerne l’usine de Sainte-Rosalie, aucune requête ne semble avoir été déposée pour le moment par le comité exécutif de la Fédération du commerce affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Comme la situation évolue rapidement, une mise à jour syndicale sera présentée dans les prochains jours pour faire état de la situation, a appris LE COURRIER.

Du cas par cas

De son côté, la direction d’Olymel affirme qu’une première rencontre s’est tenue entre le négociateur syndical et les responsables des relations de travail de l’entreprise. Bien que cette première démarche semble encourageante, l’employeur ne veut rien promettre pour l’instant aux travailleurs de l’usine de Saint-Hyacinthe.

Comme l’explique Richard Vigneault, responsable des communications corporatives chez Olymel, les usines souhaitant rouvrir une convention collective pour faire place à de nouvelles négociations doivent répondre à certains critères. « Plusieurs critères sont évalués avant d’entamer les négociations. Il faut prendre en compte l’évolution des conditions salariales dans le marché ciblé, l’augmentation du nombre de postes à pourvoir pour chaque usine, la capacité de payer de l’employeur ainsi que l’impact de la productivité sur le manque de main-d’œuvre », souligne-t-il.

Une solution temporaire

Annoncées depuis quelques semaines, des modifications entourant le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) ont été apportées par le gouvernement fédéral. Quelques ajustements au programme permettront aux employeurs œuvrant dans les secteurs d’activité ciblés de doubler la capacité d’embauche de 10 à 20 % d’ici les prochains mois.

Avec ces données favorables, Olymel espère que les délais administratifs suivent la cadence afin de ne pas ralentir davantage les processus d’embauche. « On a environ 800 dossiers de candidature qui sont en cours.

Chaque fois qu’il y a une annonce positive, ça nous mène vers une réduction des délais et la concrétisation des arrivées des travailleurs. Mais avec la pandémie, les travailleurs en attente sont loin de pouvoir venir au pays pour le moment. On suit les consignes sanitaires et on attend les prochaines directives dans le dossier », affirme Richard Vigneault.

Afin de réduire les délais administratifs, une équipe spécialisée en recrutement chez Olymel travaille à l’étranger pour faciliter les embauches.

De son côté, les TUAC saluent l’annonce entourant l’augmentation de la capacité d’embauche.

Le syndicat soulève tout de même le manque de solutions permanentes dans le dossier. « C’est une solution temporaire d’un problème permanent. C’est bien, mais on ne peut pas toujours se fier aux travailleurs étrangers pour pallier la pénurie de main-d’œuvre. On va continuer de faire pression sur le gouvernement fédéral afin de trouver des solutions permanentes », conclut Roxane Larouche.

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