19 juin 2014 - 00:00
Un premier test
Par: Pierre Bornais

Et un premier mur pour le nouveau gouvernement Couillard.

La réforme des régimes de retraite est un sujet sensible et il n’est pas assuré qu’une simple législation fournira les réponses souhaitées de part et d’autre. L’enjeu est majeur puisqu’il est question de conditions négociées au départ et que, cela va de soi, les intérêts des uns et des autres sont fort divergents. Dans un monde idéal, il serait sans doute souhaitable que les parties (syndicats et employeurs publics de diverses origines) acceptent une négociation qui tienne compte de la situation passée, mais aussi de la réalité actuelle. Nous en sommes bien loin et pourtant le temps est compté en vertu même du projet de loi, sinon une tierce partie imposera les règles du jeu. Modifier rétroactivement les conditions d’une entente négociée est à première vue une atteinte majeure au droit d’association. Et encore plus grave si cette modification est faite de façon unilatérale. Ceci étant dit toutefois, il faut reconnaître que, d’une part, nos hommes politiques ont été fort généreux en engageant à long terme des sommes qui dépassaient largement la durée de leurs mandats. D’autre part, la situation économique des citoyens est – de façon générale – loin d’être florissante. Avec en toile de fond des déficits qui varient selon les rendements, il faut prendre des mesures pour les contrôler; et les éviter pour le futur. Les compagnies privées sortent du régime à prestation déterminée et optent pour des contributions qui, à terme, seront remises à l’employé au moment de quitter son emploi. Et que dire de ceux et celles qui ont vu leurs revenus de retraite sévèrement coupés ou annulés quand l’entreprise disparaît. Il y a certainement d’autres solutions que l’opposition systématique ou, pis encore, la démission pure et simple.

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