6 février 2020 - 16:48
Nouvelle bibliothèque
Un processus long, mais nécessaire
Par: Maxime Prévost Durand

Il semble encore loin le jour où la nouvelle bibliothèque accueillera ses premiers usagers. Le maire Claude Corbeil avance que ce sera en août 2022. Mais le long processus, entamé il y a déjà près de deux ans, est nécessaire, estime la présidente de la Médiathèque maskoutaine, Caroline Robert.

Lorsqu’on lui demande si elle s’attendait à ce que le projet chemine plus rapidement, elle répond du tac au tac : « Non ».

« C’est toujours long ces projets-là, soutient-elle. Ce sont des étapes nécessaires pour bien faire les choses. Je pense que 2022, c’est réaliste. »

« Il y a quand même un bâtiment à transformer, ajoute la directrice générale de la Médiathèque, Louise Struthers. C’est tout à l’honneur de la Ville de prendre le temps de faire les démarches comme il le faut. Peut-être que ça paraît long, mais ces étapes vont faire en sorte que le résultat final va être à l’image de ce qu’on a souhaité. »

« Et à l’image de ce que les citoyens veulent également », poursuit Mme Robert.

Des consultations citoyennes avaient été organisées à l’automne 2018 afin que la population puisse soumettre ses idées, que ce soit en matière d’architecture, de design ou d’expérience client. Des éléments qui sont pris en considération à ce stade-ci.

« Tout ce qui a été dit [lors de ces rencontres] se retrouve dans nos documents de travail. C’est présent et c’est nommé. C’est dans le PFT [programme fonctionnel et technique] initial », indique la présidente de la Médiathèque.

Il incombera ensuite aux firmes d’architectes mandatées de voir ce qui peut être réalisé, tant au niveau des contraintes du bâtiment existant que du point de vue budgétaire.

Pour l’heure, le projet est à l’étape de plan de concept. C’est la firme ACDF qui a été mandatée par la Ville pour le développer afin de voir comment le bâtiment au coin de la rue Girouard Ouest et de l’avenue Bourdages Nord peut être transformé. Une fois cette étape terminée, une firme sera engagée pour concocter les plans et devis.

Le projet est mené par la Ville de Saint-Hyacinthe, mais la Médiathèque maskoutaine est invitée à collaborer avec le Service de loisirs pour que cette future bibliothèque soit le reflet de la vision qui a été établie.

De grands espaces

S’il est impossible à ce stade de préciser à quoi ressemblera cette bibliothèque, un élément est impératif : les grands espaces.

Avec une superficie plus grande que la Bibliothèque T.-A.-St-Germain actuelle, le bâtiment réaménagé offrira des espaces plus vastes qui correspondent à la vision d’une bibliothèque du 21e siècle.

« Le souhait est vraiment d’amener la Médiathèque maskoutaine vers la philosophie des bibliothèques actuelles, qui sont des bibliothèques de type troisième lieu, mentionne Louise Struthers. Oui, c’est un lieu où aller chercher de l’information, mais c’est aussi un lieu pour la partager. La bibliothèque peut avoir du savoir et des connaissances, mais ce que les citoyens apportent, les échanges qu’ils ont, c’est ce qui la rend vivante. Ce n’est plus uniquement un dépositaire de livres. Il y a toujours des livres qu’on peut emprunter, mais il y a aussi des espaces pour discuter, pour travailler, pour apprendre et pour créer. La bibliothèque remplace un peu le parvis de l’église à une certaine époque. On veut que les gens qui viennent se sentent chez eux, que ça fasse partie de leur communauté et que ça leur appartienne. »

Au-delà du prêt de documents (livres, films, musique), la Médiathèque maskoutaine souhaite également développer d’autres aspects comme la création numérique, un créneau qu’elle a commencé à exploiter à petite échelle, dans les contraintes physiques actuelles. D’ailleurs, pas question de rester les bras croisés d’ici le grand déménagement. Grâce à des subventions, elle s’est déjà munie d’une imprimante 3D, d’une découpeuse vinyle, d’une brodeuse numérique et de lunettes de réalité virtuelle.

« On a un beau développement au niveau de la création numérique, mais pour le moment, les animateurs sortent et vont dans les écoles uniquement, soutient Caroline Robert. Ça marche très bien et les écoles aiment beaucoup. C’est une belle programmation et on va pouvoir la développer encore plus pour inviter les gens à y participer dans nos locaux. On va pouvoir l’élargir à une clientèle qui n’est pas uniquement scolaire en commençant tranquillement ici, avec les moyens et les espaces qu’on a. »

Cela s’arrimera avec la volonté d’accroître le nombre d’abonnés à moyen terme, en allant chercher un autre type d’usager. « C’est une clientèle qui ne viendrait peut-être pas chercher de livres, mais vu qu’on a cet équipement, elle va venir », souligne Mme Robert.

D’ici 2040, la Médiathèque maskoutaine espère voir son nombre d’abonnés augmenter à 30 % de la population. En 2018, il était fixé à 18 %.

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