4 avril 2024 - 03:00
Manifestations d’agriculteurs en Montérégie
Un producteur qui y participera lance un appel à l’aide
Par: Adaée Beaulieu
L’agriculteur Patrick Bourgeois de Saint-Bernard-de-Michaudville prendra part à la manifestation des producteurs de la Montérégie avec son tracteur, le 12 avril, à Saint-Hyacinthe. Photo François Larivière | Le Courrier ©

L’agriculteur Patrick Bourgeois de Saint-Bernard-de-Michaudville prendra part à la manifestation des producteurs de la Montérégie avec son tracteur, le 12 avril, à Saint-Hyacinthe. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Patrick Bourgeois, un producteur de maïs et de soya de 58 ans de Saint-Bernard-de-Michaudville, ne sait pas s’il pourra conserver sa ferme jusqu’à sa retraite, d’ici cinq à huit ans, en raison de difficultés financières qui ne cessent de s’accumuler. Il prendra part entre autres à la manifestation organisée par la Fédération de l’UPA de la Montérégie le 12 avril à Saint-Hyacinthe.

Ces manifestations s’inscrivent dans un mouvement provincial débuté en amont du dépôt du budget du Québec à Rimouski, le 8 mars, pour réclamer plus de soutien financier du gouvernement. Il s’est poursuivi à Alma, le 27 mars.

« Ce n’est pas un problème qui date d’hier, mais la situation s’est amplifiée depuis la pandémie et, là, le dernier budget provincial [qui ne contient pas de solution aux problèmes de l’agriculture] est la goutte qui a fait déborder le vase », a déclaré M. Bourgeois. Même avant le dépôt du budget, il avait commencé à faire des publications sur les réseaux sociaux pour dénoncer la situation. Il a aussi installé une affiche sur sa remorque où il est notamment inscrit : « J’aime mon métier, mais j’aimerais en vivre. »

Le producteur a acheté la ferme familiale de 250 acres en 2012 et, déjà à l’époque, son père lui avait dit qu’il aurait peut-être besoin de se trouver un deuxième emploi. Patrick Bourgeois avait pensé redevenir camionneur, mais ne désirait pas ce rythme de vie. Il a donc vécu modestement en se versant un salaire annuel d’environ 30 000 $.

Ce salaire n’est toutefois plus suffisant. Il a mentionné que les coûts de production relatifs au diesel et à la machinerie ont doublé et même presque triplé depuis la pandémie. De plus, les prix auxquels ses cultures sont achetées fluctuent beaucoup. Par exemple, la saison dernière, il vendait la tonne métrique de maïs 250 $ et considérait déjà que cela équivalait à « quatre trente sous pour une piastre ». Autour de Noël, le prix a baissé à moins de 200 $ la tonne métrique.

Confronté à ses défis financiers, M. Bourgeois n’a eu d’autres choix que de se prémunir d’une marge de crédit de 60 000 $ il y a deux semaines. Se sentant seul, il a aussi demandé une rencontre avec l’organisme de soutien psychologique aux agriculteurs Au cœur des familles agricoles.

« Le pire, c’est que je ne suis pas le seul à vivre ça. La majorité des fermes sont des petites et moyennes entreprises (PME) et plusieurs sont les propriétés de jeunes de la relève », a déploré le producteur.

La Fédération de l’UPA de la Montérégie organise aussi des manifestations le 5 avril à Saint-Jean-sur-Richelieu et le 10 avril à Vaudreuil-Dorion.

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