Il y a ceux qui sont très contents que la chaîne de restauration rapide rendue célèbre par son café et ses beignets s’affiche enfin dans ce secteur de la Ville, où son absence était remarquée. « Les gens avaient hâte d’avoir un Tim Hortons dans le quartier », confirme la conseillère Johanne Delage, représentante du district Saint-Joseph au conseil municipal.
Mais comme cette lectrice du COURRIER dont la lettre ouverte paraît dans notre édition de ce matin, il y a aussi ceux qui se demandent pourquoi le lave-auto qui équipera le complexe – il se trouvera dans un bâtiment isolé – n’a pas été aménagé du côté de la voie ferrée désaffectée, loin des maisons.
« Je suis allée là ce matin (lundi), et j’ai été étonnée de ça. Il se trouvera très près des résidences les plus proches », reconnaît la conseillère Delage. Elle se promettait de mieux se renseigner sur ce projet le soir même, à la séance plénière du conseil.
À la Ville de Saint-Hyacinthe, on affirme que le projet, tel qu’il se réalise, est conforme à la règlementation municipale dans tous ses aspects. « Le projet n’est pas assujetti à un PIIA (Programme d’implantation et d’intégration architecturale) et est conforme à la règlementation municipale. Il n’a donc pas à être soumis au CCU (comité consultatif d’urbanisme) », a indiqué dans un courriel la directrice des communications à la Ville, Brigitte Massé.
On notera aussi que la station-service Petro Canada deviendra le quatrième poste d’essence visible sur une distance d’à peine 500 mètres, du côté est de l’avenue Saint-Louis. On y retrouve déjà un libre-service Pétro-T avec lave-auto et dépanneur, un libre-service et dépanneur Couche-Tard et, un peu plus loin, un poste d’essence Crevier, celui de la station-service Saint-Louis (mécanique automobile). À Saint-Hyacinthe, le règlement de zonage représente la seule forme de contrôle du déploiement des postes d’essence, dont le nombre n’est pas autrement limité. En ce domaine, la Ville pourrait recourir au contingentement, un moyen que lui propose la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme pour empêcher la prolifération d’usages similaires ou identiques dans un même secteur.
Les experts
Évalué à 3 millions $, le projet de l’avenue Saint-Louis – un dépanneur qui exploitera le lave-auto et le libre-service Petro-Canada avec, à côté, le restaurant Tim Hortons avec service à l’auto – est une initiative de la firme Les Investissements immobiliers Prodige, qui a comme président le Maskoutain Michel Lassonde, ex-juge à la Cour du Québec.
Une autre entreprise qu’il dirige, la Fiducie de Placement immobilier Fronsac, s’était portée acquéreur, en juillet, du terrain situé au 16920-16930 Saint-Louis, face à la rue Biron. Cette entreprise qui détient 18 autres sites commerciaux laisse la gestion de ses immeubles à ses locataires. Joint au téléphone, M. Lassonde a expliqué qu’il avait vu, dans l’emplacement de l’avenue Saint-Louis, l’endroit idéal pour un Tim Hortons. « Il n’y en avait pas du tout au sud de la rivière, et ils m’ont répondu oui, on y va. Je me suis demandé ensuite si on ne mettrait pas autre chose avec ce restaurant, et j’ai eu l’idée de contacter deux ou trois pétrolières. Petro-Canada s’est montrée tout de suite intéressée. Ils veulent mettre leur bannière aux bons endroits. »
Au sujet du lave-auto, M. Lassonde avoue qu’il s’est lui-même questionné en constatant qu’il avait été placé du côté des résidences. Il fait toutefois remarquer que l’équipement de nettoyage des intérieurs d’auto se trouvera, lui, à l’autre extrémité de la propriété. « Je me suis fié aux professionnels pour l’aménagement des lieux, et c’est probablement pour assurer la fluidité de la circulation sur le site qu’ils ont prévu le lave-auto à cet endroit. Il faut savoir que le Tim Hortons fonctionnera avec un service à l’auto qui représentera 60 % de ses ventes, » a poursuivi M. Lassonde.
Il certifie que ce lave-auto représentera la fine pointe de la technologie en la matière, et qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour le bruit. Il craint davantage une augmentation du camionnage sur Saint-Louis, après l’ouverture du Tim Hortons. « Je me croise les doigts pour que tout se passe bien. »
Ce Tim Hortons deviendra le huitième exploité dans la région par Nathalie Beauregard, et son sixième à Saint-Hyacinthe. « Tim Horton recherche un ratio d’un restaurant par tranche de 10 000 habitants; c’est pour cette raison qu’ils veulent prendre de l’expansion à Saint-Hyacinthe. C’est utopique de penser qu’on fait de grandes études de marketing. Ça fait 21 ans que je suis avec Tim et que je fais du repérage. C’est mon flair qui me dit que c’est un bon endroit, il y a beaucoup de « résidentiel » qui se fait là. On devrait pouvoir ouvrir vers le 15 mars », a confié Nathalie Beauregard.