25 avril 2024 - 03:00
À Londres
Un record Guinness pour Jani Barré à son 10e marathon
Par: Maxime Prévost Durand
La Maskoutaine Jani Barré reçoit une plaque d’un représentant des records Guinness au fil d’arrivée du marathon de Londres. Photo gracieuseté

La Maskoutaine Jani Barré reçoit une plaque d’un représentant des records Guinness au fil d’arrivée du marathon de Londres. Photo gracieuseté

Partout où elle passe, Jani Barré ne cesse de faire tomber des barrières. Dimanche, à Londres, la Maskoutaine a complété son 10e marathon à travers le monde. Plus encore, elle a inauguré un tout nouveau record Guinness en établissant le temps de référence du marathon le plus rapide à bord d’un fauteuil roulant régulier.

Ce record Guinness a été créé spécialement pour Jani Barré, après une demande qu’elle a formulée à l’organisation mondiale. Pour que sa performance soit digne d’un record, il avait été établi qu’elle devait franchir la ligne d’arrivée sous la barre des 4 h 30. Elle a relevé le défi haut la main avec un chrono de 4 h 19 m 21 s.

« C’est la plus belle réussite de toute ma vie », a lancé Jani Barré, avec une joie débordante, au lendemain de son exploit.

« Je me sens comme si je venais de gagner une médaille d’or aux Jeux olympiques », a-t-elle imagé.

Le marathon de Londres était de loin le plus significatif à ses yeux parce qu’il était le point culminant de près de six ans de dur labeur et de persévérance afin de réaliser l’objectif qu’elle s’était fixé.

« J’avais dit en 2018, quand j’ai fait mon premier marathon à Montréal, que je voulais faire dix marathons à travers le monde et avoir un record Guinness. Je l’avais dit à tout le monde, haut et fort, et j’ai respecté ma parole. C’est une grande fierté pour moi. »

Un drapeau identifiant sa tentative de record Guinness avait été apposé sur son fauteuil roulant afin qu’elle soit visible parmi les quelque 60 000 coureurs qui prenaient le départ à Londres. Les autres coureurs ont d’ailleurs fait preuve de courtoisie en lui laissant la place lorsqu’elle passait, a-t-elle raconté.

Jani savait qu’elle avait de bonnes chances d’enregistrer le temps requis pour obtenir le record. Elle avait déjà réussi à faire un marathon sous les 4 h 30 – lors de son premier, à Montréal – et la forme était au rendez-vous. Une certaine nervosité l’habitait tout de même, considérant l’envergure du moment.

« Je suis partie comme une fusée. Je ne voulais pas partir trop mollo. D’habitude, je fais toujours 10 km en une heure, mais là, j’avais déjà réussi à faire 11 km après une heure! Ça me donnait du jeu pour la suite », a-t-elle affirmé au bout du fil.

Le parcours, plutôt plat, a contribué à la mettre en confiance. « Le marathon de Londres ressemble beaucoup à celui de Berlin. C’est un marathon fait pour battre ses temps », a-t-elle souligné.

Au fil d’arrivée, un représentant des records Guinness l’a accueillie et lui a remis une plaque pour immortaliser le moment.

Par le passé, une autre femme avait parcouru le marathon de Londres en fauteuil roulant régulier, a retracé Bernard Barré, le père de Jani, en fouillant l’histoire de la course. La Britannique Denise Smith avait fait un temps de 4 h 29 m 3 s. La Maskoutaine croit d’ailleurs que l’organisation du record Guinness s’est fiée à cette performance pour déterminer que le temps de 4 h 30 serait celui à battre pour que la performance soit digne d’un record.

Rappelons que, pour chaque marathon auquel elle a participé, Jani Barré était toujours la seule athlète en fauteuil roulant régulier. En plus de Londres et Montréal, la femme de 44 ans a parcouru les marathons de Las Vegas, d’Ottawa, de La Havane (Cuba), de Miami, de Los Angeles, d’Honolulu (Hawaï), de Paris et de New York.

Même si son record est associé à son chrono à Londres, la meilleure performance à vie de Jani Barré reste celle qu’elle avait réalisée au marathon de Montréal, avec un temps de 4 h 12 m 29 s.

Bien qu’elle ait maintenant complété son défi personnel de faire dix marathons à travers le monde, la Maskoutaine n’a pas l’intention de mettre la pédale trop douce.

« Je suis déjà inscrite pour le marathon de Berlin qui célébrera son 50e anniversaire en septembre. Je vais continuer à faire des marathons dans le monde jusqu’à ce que ma santé me le permette », a-t-elle conclu.

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