Marc Grenon, le propriétaire du Camping Saint-Pie, n’accueillera plus jamais les après-bals sur son terrain. Bien qu’il signale ne pas être au courant du règlement, celui-ci lui compliquerait la tâche.
Le règlement 219 « relatif aux événements spéciaux à caractère musical ou sonore » spécifie que tout rassemblement fait en plein air comptant plus de 50 personnes sur un site privé et diffusant de la musique ou présentant des spectacles musicaux doit être autorisé par un permis. Si le titulaire du permis, qui coûte 200 $, ne respecte pas les conditions du règlement, il est passible d’une amende d’au minimum 1000 $. L’article 8 du règlement stipule d’ailleurs que tout « spectacle, diffusion de musique ou autre source de bruit susceptible de nuire au voisinage doit cesser au plus tard à 23 h ». Une mesure qui compromet les après-bals puisque c’est généralement vers cette heure que les célébrations commencent.
« En principe, à 23 h, la radio devrait s’éteindre, la musique devrait baisser pour avoir plus de tranquillité », estime le maire de Saint-Pie, Mario Saint-Pierre.
Celui-ci soutient que le règlement 219 ne vise pas seulement le terrain de camping, mais que des dérapages aux alentours du site les années précédentes, comme des actes de vandalisme, ont influencé son adoption.
« On est déjà intervenu à cet endroit-là à la suite d’appels de citoyens pour nuisance », indique la porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ), Joyce Kemp, ne pouvant préciser à quelle fréquence, ni pour quels motifs, les forces policières sont intervenues.
L’application du règlement 219 vient du désir d’assurer la tranquillité et la sécurité du secteur. « Un terrain de camping, c’est supposé être un terrain de camping, pas de festivités, explique Mario Saint-Pierre. On veut savoir ce qu’il se passe sur le terrain, on ne l’a pas fait pour rien. »
Le maire de Saint-Pie fait état d’une rencontre avec des membres de la SQ pour discuter de la situation. « Ils nous ont dit : Donnez-nous un règlement et on pourra agir. »
De son côté, Marc Grenon déclare que l’événement a été annulé puisqu’il n’aurait plus l’appui des policiers de la Sûreté du Québec. « Ils ne veulent plus s’impliquer. Ils ne m’ont pas donné de précisions. S’ils recevaient des plaintes, ils devraient appliquer la loi », fait-il savoir.
La fin des après-bals au Camping Saint-Pie ne mettra pas un terme à ce phénomène de fin d’études. Les jeunes de la région maskoutaine devront se trouver un autre lieu où faire la fête cette année, ce qui n’exclut pas d’autres possibles dérapages.