Le jour du déversement, le débit d’eau dans la rivière n’était que de 3,5 m3/s, comme l’avait rapporté LE COURRIER. Ce n’est que cinq jours plus tard, le 4 juillet à 14 h 30, que la centrale est passée en mode estival, suivant l’entente particulière 2015-2016 conclue avec la Ville de Saint-Hyacinthe au sujet d’un débit réservé haussé à 7 m3/s.
C’est ce que révèle le rapport de production, heure par heure, que la firme Algonquin Power a transmis à la Ville de Saint-Hyacinthe pour la presque totalité de la période couverte par l’entente, celle-ci allant du 1er juillet au 7 septembre. Ce relevé sur lequel LE COURRIER a pu mettre la main contredit l’affirmation des autorités municipales voulant que la baisse de régime à la centrale ait débuté avant le déversement.
C’est donc avec trois jours de retard que la centrale s’est ajustée à un débit réservé de 7 m3/s, une exigence de la Ville depuis l’été 2000 pour éviter l’assèchement de la rivière. L’entente initiale prévoyait que l’ajustement aurait dû être fait le 1er juillet.
Le 4 juillet, Algonquin Power a mis ses trois turbines à l’arrêt parce que le débit de la rivière était descendu à 5,4 m3/s, tel que l’indique son rapport, lequel reprend les données du Centre d’expertise hydrique du Québec quant au débit en temps réel. La station hydrométrique de Saint-Hyacinthe, sur la Yamaska, se trouve à 1,8 km en aval du barrage Penman’s.
Entre le 4 juillet et la nuit du 9 juillet, la centrale n’a pas produit d’électricité, le débit de la rivière était demeuré tout ce temps sous la barre des 7 m3/s. Mais le 9 juillet, entre 4 h et 5 h, le débit est passé de 5,9 à 8 m3/s et la production a recommencé jusqu’à un nouvel arrêt le 31 juillet, le débit de la rivière ayant alors chuté en quelques heures de 21,8 m3/s à 4,2 m3/s.
La centrale avait été remise en route dès le lendemain, jusqu’à un nouvel arrêt le 4 août, lequel s’est prolongé jusqu’au 12 août. Par la suite, le débit est toujours resté supérieur à 7 m3/s.
Le 19 août, la centrale T.-D.-Bouchard a généré des recettes brutes de 3347 $ en 24 heures, ce qui s’est avérée la journée la plus payante de l’été 2016 pour son propriétaire. Au cours de la période 2000-2017, les ventes d’électricité à Hydro-Québec a permis à Algonquin Power de réaliser des revenus bruts de 12 M$ avec ses installations de Saint-Hyacinthe, peut-onétablir à partir de toute la documentation obtenue de la Ville de Saint-Hyacinthe ces dernières années.